Le rapport français qui fâche les Flamands

Un rapport rédigé par deux députés français a provoqué la colère d'élus belges néerlandophones.
Un rapport rédigé par deux députés français a provoqué la colère d'élus belges néerlandophones. © REUTERS
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avec AFP
Deux députés français pointent dans un rapport parlementaire "l'égoïsme de la Flandre".

Un rapport ravive les tensions en Belgique entre Flamands et Wallons. Et ce sont deux députés français, Robert Lecou (UMP) et Jean-Pierre Kucheida (PS), qui en sont à l'origine. Les deux élus se sont penchés, à la demande de la commission des Affaires étrangères, sur l'état de la Belgique, qui sort d'une longue crise politique. Leur constat est particulièrement sévère pour la Flandre, dont ils pointent "l'égoïsme". 

Jean-Pierre Kucheida évoque ainsi des "comportements parfois inacceptables, proches de l'exaction, dont sont victimes les francophones en Flandre". "Quel avenir peut-on entrevoir pour la Belgique ? Mon sentiment est que ça va durer ce que ça va durer", affirme-t-il aussi, selon RTL.be.

Rapport "incomplet et partial"

Ce rapport, adopté en février, était passé inaperçu jusqu'à sa publication récente, avec le compte-rendu du débat à l'Assemblée. Dans l'hémicycle, le député Jacques Myard a notamment évoqué des "comportements parfois inacceptables, proches de l'exaction, dont sont victimes les francophones en Flandre".

Depuis, il suscite la colère du côté flamand. Kris Peeters, chef du gouvernement régional, a dénoncé un rapport "incomplet et partial", et demandé au représentant de la Flandre à Paris d'exiger un complément d'information, selon la RTBF.

Une remarque d'un francophone

Jeudi, la tension est encore montée d'un cran avec la découverte d'une intervention du socialiste francophone André Flahaut, président de la Chambre des représentants, devant les députés français en 2011. A l'époque, il avait affirmé que "tout l'appareil de l'Etat [était] flamandisé". Il avait aussi qualifié de "déni de démocratie" le refus du gouvernement flamand de valider l'élection de trois maires francophones de communes situées en Flandre.

André Flahaut a été contraint de se justifier jeudi, replaçant ses propos dans leur contexte, rapporte Le Soir. Il a ainsi assuré qu'il s'était "borné à énoncer certains problèmes" et qu'il avait "refusé d'entrer dans la polémique".