La France livrera un 2e Mistral à la Russie, si...

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avec agences , modifié à
AU CONDITIONNEL - François Hollande a affirmé que tout "dépendra de l'attitude" de Moscou dans le conflit ukrainien.

La livraison d'un deuxième porte-helicoptères Mistral à la Russie dépendra de l'attitude de Moscou dans le dossier ukrainien, a déclaré lundi soir François Hollande lors d'un dîner avec l'association de la presse présidentielle. S'agissant du premier bâtiment Mistral, "le marché a été conclu en 2011, le bateau est quasiment achevé et doit être livré en octobre", a précisé le président. Concernant la livraison du premier Mistral, le chef de l'Etat a martelé qu'en tout état de cause, elle aurait bien lieu. "Les Russes ont payé. Il faudrait qu'on rembourse 1,1 milliard d'euro" si le bateau n'était pas livré.

"A ce stade, pas de sanction décidée". "Le reste du contrat pourra-t-il être honoré" avec la livraison du second Mistral ? "Cela dépendra de l'attitude de la Russie, je le dis très clairement. Mais à ce stade, il n'y a pas de sanction décidée qui nous obligerait à renoncer" à ce contrat, a-t-il dit. "Et s'il devait y avoir des sanctions, cela interviendrait au niveau du Conseil européen et ça ne porterait que sur du matériel à venir. On n'en est pas là. On verra si les Russes se comportent mal" mais, a-t-il souligné, "Poutine est plutôt sur l'idée de faire des propositions politiques".

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Vers des sanctions plus dures ? Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne qui se réunissent mardi, pourraient s'accorder sur un durcissement des sanctions, mais ces dernières ne porteront pas sur les livraisons militaires, ajoute-t-on de même source. "La France veut pour l'instant que les  sanctions soient financières, ciblées et rapides", dit-on dans l'entourage du président français.

Les critiques de Cameron. Le contrat, qui gêne la France depuis le début de la crise en Ukraine, a été ramené lundi sur le devant de l'actualité par le Premier ministre britannique David Cameron, qui a mis en cause son opportunité, expliquant qu'une telle transaction serait "impensable" en Grande-Bretagne. Un haut responsable de l'administration américaine a embrayé en déclarant que les Etats-Unis étaient opposés à la vente des navires Mistral français. Le président américain Barack Obama s'était déjà ému de ce contrat, déclarant début juin qu'il "aurait été préférable" que la France suspende la vente de ces porte-hélicoptères.

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