L'ONU évoque des crimes de guerre à Misrata

Plusieurs milliers de blessés s'entassent dans l'hôpital de Misrata.
Plusieurs milliers de blessés s'entassent dans l'hôpital de Misrata. © REUTERS
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Les Nations unies s'inquiètent du sort de la ville assiégée depuis six semaines.

Cité symbole de la résistance libyenne, Misrata préoccupe les Nations Unies. Assiégée depuis six semaines, la localité subit sans relâche les bombardements des troupes de Mouammar Kadhafi. Le recours par l’armée loyaliste à des explosifs à sous-munitions et aux armes lourdes a causé un grand nombre de victimes civiles. Le week-end dernier, plus de 100 personnes auraient succombé sous le feu de Tripoli. L’ONU a qualifié mercredi ce siège de crime de guerre en vertu du droit international.

Navil Pillay, Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l’homme, a réclamé dans un communiqué la levée du siège de Misrata. L’ONU a dans le même temps condamné les attaques menées contre cette ville de 400.000 habitants par les forces kadhafistes. Une bombe à sous-munitions a explosé la semaine dernière à quelques centaines de mètres de l’hôpital de la ville où s’entassent plusieurs milliers de blessés.

Une situation précaire

"Au regard du droit international, le fait de viser délibérément des infrastructures médicales est un crime de guerre. Le fait de viser délibérément des civils ou de les mettre en danger de manière irréfléchie pourrait aussi équivaloir à de graves violations du droit humanitaire international", ont estimé les Nations unies.

Jadis plateforme commerciale de la Libye, Misrata résiste à un long siège grâce à ses stocks. Mais les vivres, médicaments et les services commencent à manquer. De longues fils d’attente se forment devant les commerces. Le pain et l’essence sont particulièrement menacés de pénurie.

Un responsable des rebelles qui contrôlent encore la ville, a appelé mardi à une intervention de troupes occidentales au sol pour désenclaver Misrata. Nouri Abdallah Abdoullati a indiqué à la presse que les rebelles demandaient l'envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes "humanitaires"."S'ils ne viennent pas, nous allons mourir", a-t-il déclaré.

Mercredi, un journaliste a été tué et trois autres blessés sous un tir de mortier. Les quatre reporters se trouvaient en groupe sur Tripoli Street, la plus grande artère de la cité.