L'Eglise belge dans la tourmente

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Europe1.fr (avec agences)
Une perquisition dans le cadre d’une affaire de pédophilie a vivement fait réagir le pape.

Des perquisitions ont été effectuées jeudi, au siège de l'Eglise catholique de Belgique, dans le cadre d'une enquête sur des actes pédophiles présumés.

Plusieurs irrégularités ?

Mais plusieurs irrégularités auraient eu lieu durant cette perquisition, qui se déroulait dans la cathédrale de Malines et dans les locaux de l'épiscopat belge où plusieurs évêques étaient en réunion. Selon le cardinal-secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, les évêques mis en cause seraient restés "neuf heures sans boire ni manger".

Le ministre belge de la Justice a vivement réagi dimanche soir sur ces affirmations. "Il est faux de dire qu'ils n'ont rien reçu à boire ou à manger. Il ne faut pas en faire un incident diplomatique. Les évêques présents ont été normalement traités lors de la perquisition".

Le cardinal Tarcisio Bertone assure également que deux tombes de cardinaux auraient été "violées" par les services de police. Elles se trouvaient dans la crypte de la cathédrale, forcée par la police qui pensait y trouver des documents dissimulés portant sur des actes de pédophilie commis par des prêtres.

Le ministre belge les a justifiées sur le fond, soulignant qu'il n'avait pas été surpris. Il a dans le même temps rappelé que le juge d'instruction à l'origine des perquisitions agissait de manière indépendante.

Le pape réagit

Benoît XVI, resté silencieux jusque là, s’est exprimé sur cette perquisition en soutenant les membres de l’Eglise de Belgique.

"Je souhaiterais exprimer à tous les évêques de Belgique ma proximité et ma solidarité en ce moment de tristesse dans lequel, avec certaines modalités surprenantes et déplorables, des perquisitions ont été menées, y compris dans la cathédrale de Malines et dans les locaux où l'épiscopat belge était réuni en session plénière", a ainsi déclaré Benoît XVI à travers un message au président de la conférence épiscopale belge

Le pape tient à toutefois à préciser que, s’il dénonce la forme de cette perquisition, il ne s’oppose pas à al lutte contre la pédophilie dans l’Eglise catholique. "Je souhaite que la justice suive son cours en garantissant le droit des personnes et des institutions, dans le respect des victimes, dans la reconnaissance sans préjugés de ceux qui s'engagent à collaborer avec elle et dans le refus de tout ce qui pourrait obscurcir les nobles devoirs qui lui sont assignés".

Le gouvernement a pour sa part jugé ces critiques "un peu excessives".