Italie: le coup de folie d'un militant d'extrême droite

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avec AFP
Il a tué deux vendeurs ambulants sénégalais avant de retourner son arme contre lui.

Solitaire et déprimé. C'est en ces termes que Gianluca Casseri a été décrit par la police italienne après son coup de folie. Ce militant d'extrême droite a tué mardi par balles deux vendeurs ambulants sénégalais et en a blessé grièvement trois autres au cours d'une expédition meurtrière sur deux marchés de Florence, à Piazza Dalmazia, avant de se suicider.

Un troisième homme "paralysé à vie"

Les deux hommes ont été tués sur le coup, tandis qu'un troisième, âgé de 37 ans, a été conduit dans un état jugé très grave dans un hôpital de la capitale toscane. "Il restera paralysé à vie", a indiqué un porte-parole de la police à l'AFP.

Selon des témoignages cités sur le site internet du quotidien La Repubblica, l'auteur de l'agression, un homme corpulent aux cheveux poivre et sel, arrivé sur place à bord d'un véhicule blanc, a tiré trois coups de feu avant de repartir.

"J'ai entendu des coups de feu, mais je croyais qu'il s'agissait de pétards. Quand je me suis retourné, j'ai vu trois hommes à terre ensanglantés", a raconté un commerçant cité par les médias. "Ici il y a souvent des Sénégalais qui viennent vendre et ils ne gênent personne, personne ne s'attendait à ça", a commenté un autre.

Deux autres victimes

Après avoir quitté Piazza Dalmazia, le tireur s'est rendu au marché de San Lorenzo, dans le centre historique, où il a de nouveau ouvert le feu, faisant deux autres blessés, selon les médias. Il s'est ensuite suicidé avec son arme, un 357 Magnum Smith & Wesson. Ces deux blessés sont dans un état grave: l'un d'entre eux, âgé de 42 ans et atteint à l'abdomen, a été opéré, tandis que le second, âgé de 32 ans et touché au thorax, devrait lui aussi subir une intervention chirurgicale.

Après la tragédie, un cortège spontané de 200 personnes, dont une majorité de Sénégalais et de proches des victimes, s'est ébranlé depuis Piazza Dalmazia vers le centre aux cris de "Honte! Honte!" et "Racistes".

Selon les médias italiens, Gianluca Casseri, un homme solitaire et déprimé souffrant de diabète, avait écrit des livres de science-fiction et était membre de l'organisation d'extrême droite Casa Pound. Dans un communiqué, celle-ci a pris ses distances avec les actes de Gianluca Casseri: "Il était un de nos sympathisants comme tant d'autres en Italie. Il s'agit d'une tragédie effroyable de la folie: ces gens sont morts sans raison".