Etats-Unis : la campagne s'envenime

Mitt Romney a accusé Barack Obama de se livrer à une "campagne de division, de colère et de haine".
Mitt Romney a accusé Barack Obama de se livrer à une "campagne de division, de colère et de haine". © REUTERS
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avec AFP , modifié à
La crispation entre républicains et démocrates s’est encore accrue mardi. 

Le ton est encore monté d’un grand mardi entre républicain et démocrates, engagé dans une campagne présidentielle acharnée. C’est cette fois Joe Biden qui a remis le feu aux poudres. Le vice-président américain a estimé que les propositions du très probable candidat républicain Mitt Romney revenaient à "laisser les banques faire à nouveau leurs propres lois et libérer Wall Street. Ils vont vous remettre des chaînes aux pieds", a-t-il prévenu, déclenchant la fureur du camp opposé.

"Campagne de haine"

ticket mitt romney paul ryan REUTERS

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Depuis l’Ohio, où il tenait meeting, Mitt Romney a répliqué en visant Barack Obama, le président démocrate sortant. "Monsieur le président, ramenez votre campagne de division, de colère et de haine à Chicago et laissez-nous reconstruire et réunifier l'Amérique", a déclaré le candidat républicain."Sa stratégie de campagne c'est de déchirer l'Amérique pour ensuite rassembler 51 pour cent du puzzle", alors que les Américains "qui ont vécu et sont morts sous le même drapeau en défendant un seul but" méritent mieux, a-t-il encore lancé, flattant ainsi la fibre patriotique de son auditoire.

Le camp Obama a de son côté défendu le choix des mots de Joe Biden : "Pendant des mois, les républicains ont parlé de ‘défaire les chaînes’ du secteur privé entravé par des lois protégeant les Américains", a déclaré la directrice de campagne adjointe de Barack Obama, Stephanie Cutter. "Depuis, le vice-président a souvent utilisé une métaphore semblable pour décrire la nécessité de ‘défaire les chaînes’ entravant la classe moyenne", a-t-elle poursuivi, un brin benoîtement.

Affrontement sur l’énergie

Barack Obama

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Barack Obama et Mitt Romney se sont également affrontés à distance mardi sur le thème de l'énergie. "Il a expliqué sa politique énergétique de cette manière : ‘Vous ne pouvez pas conduire une voiture avec un moulin sur le toit’. Voilà ce qu'il a dit à propos des éoliennes", a ironisé le président américain, en déplacement dans l’Iowa. "Je ne sais pas s'il a déjà essayé cela, bien qu'il ait déjà conduit avec d'autres choses sur le toit de sa voiture", a-t-il ensuite raillé, en référence à l'histoire bien connue de Mitt Romney partant en vacances avec son chien enfermé dans une cage sur le toit de son auto.

"Je vois comment il mène la guerre contre le charbon", a répliqué le candidat républicain devant une mine du village de Beallsville, à l'est de l'Ohio. S'exprimant devant une rangée de mineurs couverts de suie, il s'est moqué du président qui ne s'intéresse "qu'aux sources d'énergie à la surface de la terre, et pas à celles qui se trouvent sous la terre, comme le pétrole, le charbon ou le gaz".

Un spot qui fait polémique

Récemment, une récente campagne publicitaire démocrate avait déjà créé une polémique. Le spot citait un ouvrier sidérurgiste qui se plaignait de ne pas avoir eu droit à une couverture maladie pour lui et son épouse, décédée quelques années plus tard, après son licenciement d'une entreprise ayant appartenu au fonds d'investissement de Mitt Romney. "Quand on commence à diffuser des publicités accusant notre adversaire de tuer des gens, on perd notre crédibilité", avait réagi Eric Ferhstrom, un des principaux conseillers du candidat républicain.