Breivik, un petit garçon "gentil"

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L'ami d'enfance de l'auteur de la tuerie d'Oslo parle d'un homme préoccupé par son apparence.

Les propos de l'ami d'enfance d'Anders Behring Breivik ne manquent pas de surprendre. L'homme a été entendu mardi dans le cadre du procès de l'auteur revendiqué des tueries qui ont coûté la vie à 77 personnes, en juillet dernier, en Norvège. Au 26e jour du procès de l'extrémiste de droite, un homme qui connaît l'accusé depuis plus de 20 ans a brossé le portrait d'un individu somme toute ordinaire, intelligent, bon à l'école et sociable.

Breivik, "tolérant" et "gentil"

Selon son meilleur d'ami d'enfance, Anders Breivik était "tolérant" et "gentil" dans ses jeunes années. "Il ne sortait pas du lot", a affirmé le témoin de 32 ans. "Il était plutôt tolérant et ne cherchait jamais les embrouilles", a-t-il ajouté. "Je ne l'ai jamais connu comme extrême", a-t-il souligné.

L'ami d'enfance rapporte toutefois quelques épisodes violents. " Je ne me souviens pas qu'il était particulièrement violent. On m'a dit un jour qu'il avait eu une dispute avec le recteur de l'école et qu'il lui avait donné un coup de poing dans l'estomac. Ça m'a beaucoup surpris", commente l'ancien ami d'enfance cité par un journaliste du Monde.

Très préoccupé par son apparence

En 1999, à l'âge de 20 ans, Breivik, décrit comme très soucieux de son allure, subit une opération du nez pour se donner un air "plus aryen". Ce détail n'a, à l'époque, pas fait broncher le groupe de camarades. Ces derniers ont juste moqué la vanité de leur ami qui utilisait alors aussi des poudres cosmétiques. "Nous avons pensé que c'était un peu ridicule, nous l'avons un peu taquiné sur cette question", explique le témoin, toujours selon un journaliste du Monde.

De son côté, l'extrémiste de 33 ans justifie cette opération par l'agression d'un Pakistannais qui lui avait cassé le nez. Mais aucun de ses camarades censés s'être trouvés sur place ne se souvient de cet épisode.

Selon le témoin, pompier de profession, Breivik était "un peu spécial" à cette époque, optant pour des choix vestimentaires très personnels, choisissant par exemple de porter des lunettes de soleil dans les bars le soir. "Il avait une place à part dans le groupe. Il faisait des trucs un peu spéciaux, un peu originaux. Il pouvait penser qu'une tenue particulière était très cool alors que nous autres nous trouvions le contraire", raconte l'ancien ami d'enfance.

"Il ne sortait plus de sa chambre"

Les rapports entre Breivik et son meilleur ami d'enfance se sont par la suite distendus quand ce dernier est parti vivre à l'étranger en 2003, période à laquelle le tueur a commencé à s'isoler, consacrant une très grande partie de son temps aux jeux vidéo et à ses start-ups. "Je n'ai pas réussi à le contacter. Les autres non plus. Ils ont essayé pendant un an sans obtenir de réponse. On m'a dit qu'il jouait à World of Warcraft et qu'il ne sortait pas de sa chambre", se souvient l'ami d'enfance.

A son retour en Norvège en 2008, le témoin a expliqué n'avoir eu que des contacts très sporadiques avec Breivik, lequel avait alors choisi de s'isoler presque complètement de son groupe de camarades. "J'ai rencontré Breivik environ une dizaine de fois entre 2008 et juillet 2011", raconte le témoin. Les deux hommes se sont vus une dernière fois pour un dîner en avril 2011. "Je n'ai rien noté de spécial", a dit le pompier.

Trois mois plus tard, Breivik tuera 77 personnes en ouvrant le feu sur des jeunes travaillistes réunis en camp d'été sur l'île d'Utoeya juste après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo.