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Jean-Luc Boujon et T.M. , modifié à
Yassin Salhi, qui avait décapité son patron dans l'Isère, s'est suicidé mardi soir à la Maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne. La femme de sa victime, Laurence Cornara, témoigne de sa colère et de son émotion au micro d'Europe 1.

Yassin Salhi, le chauffeur-livreur qui avait décapité son patron à Saint-Quentin-Fallavier, dans l'Isère, s'est pendu mardi soir dans sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis. La veuve d'Hervé Cornara, sa victime, témoigne sur Europe 1 de la lâcheté du meurtrier de son mari, avec qui elle attendait une confrontation au tribunal.

"Il y a bien une erreur quelque part". "Je suis en colère que ça se soit passé. C'est la peur que j'avais, mais je ne pensais pas que ça arriverait. Il y a des choses qui ne sont pas normales, quand on est en isolement. Je ne comprends pas. Soi-disant, il n'était pas suicidaire. Il y a bien une erreur quelque part", confie-t-elle.

Âgé de 35 ans, Yassin Salhi avait été placé en détention provisoire fin juin 2015 après avoir été mis en examen, notamment pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, enlèvement et séquestration en vue de préparer un assassinat, destruction ou dégradation et violences volontaires. Laurence Cornara attendait de pied ferme une confrontation au tribunal. 

Entendu sur europe1 :
J'attendais de me retrouver en face de lui

"J'attendais avec impatience de me retrouver en face de lui, et de le regarder droit dans les yeux" témoigne-t-elle. "C'est un lâche et ça aura été un lâche jusqu'au bout". 

Selon le récit des enquêteurs, le 26 juin dernier, Yassin Salhi s'était rendu au siège de son entreprise, Colicom, à Chassieu, dans le sud-est de Lyon, armé d'un couteau et d'un fusil à pompe factice. Il avait chargé son utilitaire de bouteilles de gaz en vue d'une livraison puis attendu son employeur Hervé Cornara, avec lequel il avait eu une vive altercation selon ses dires deux jours plus tôt pour une palette renversée. Après avoir fait monter son patron dans son véhicule, il l'avait assommé et étranglé. Il s'était ensuite dirigé vers l'usine de gaz industriels Air Products, où il avait décapité sa victime avec son couteau. Il rejetait toute motivation religieuse.

"Il faut arrêter de dire [qu'il a tué mon mari] parce qu'ils avaient eu une violente altercation alors que c'est complètement faux. Pour moi, il y avait une motivation religieuse. Il n'y a aucun doute là-dessus. Ce n'était qu'une stratégie pour mourir en martyr, comme ils disent. C'est un lâche", répète Laurence Cornara.