Trois ans de prison pour une dérive islamiste sur internet

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Le Palais de justice de Nice. Image d'illustration © GIUSEPPE CACACE / AFP
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NM , modifié à
Sébastien, 19 ans, avait tenté de se rendre en Syrie et avait posté des photos de lui sur le net, posant avec une arme factice. 

Un Français converti à l'islam a été condamné à trois ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Nice vendredi dernier, rapporte mardi Nice Matin. Surveillé depuis septembre 2015, il s'était peu à peu radicalisé sur le net et aurait même tenté en janvier dernier de se rendre en Syrie.

Perquisition chez ses parents. Sébastien, 19 ans, a été condamné pour "provocation directe à un acte de terrorisme" et "consultation habituelle d’un service de communication au public en ligne, mettant à disposition des images et messages provoquant à de tels actes ou en faisant l’apologie". C'est parce qu'il fréquentait assidûment des sites djihadistes qu'il était surveillé depuis septembre dernier. Le jeune homme y regardait des scènes de décapitation mais postait aussi des photos de lui-même posant avec une arme factice. Ses échanges avec d'autres islamistes avaient particulièrement inquiété les renseignements, au point de mener une perquisition administrative au domicile du suspect, qui vit chez ses parents sur les hauteurs de Nice.

Des contacts très inquiétants. En janvier, le scénario se gâte car Sébastien se rend à Paris pour tenter de se rendre en Syrie, selon la justice. Son passeport lui est retiré en mars. Les renseignements découvrent enfin parmi ses contacts un homme ayant été en lien avec Larossi A., le terroriste de Magnanville et un autre individu connaissant un des auteurs de l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, Abdel Malik P.

Un profil "véritablement inquiétant". Devant de telles suspicions, les renseignements envoient en juillet au Parquet de Nice une alerte sur ce jeune Niçois. C'est mercredi dernier que Sébastien a finalement été interpellé, avant de comparaître devant le tribunal vendredi. Pour son avocat, le contexte du dossier est certes "inquiétant" mais "virtuel, sans contact autre avec la mort autre que sa représentation". Ce qui n'a pas convaincu la présidente du tribunal qui a condamné l'aspirant djihadiste à trois ans de prison et cinq années de suivi socio-judiciaire. Les enquêteurs, eux, vont poursuivre leurs investigations. "Son comportement de surface a été jugé. Mais un travail de vérifications très important continue à être réalisé" sur "les contacts" de ce garçon "au profil véritablement inquiétant", a expliqué à Nice Matin le procureur de la République Jean-Michel Prêtre.