Prison avec sursis pour les deux violeurs d'une adolescente, jugés 15 ans après

Jugés à huis clos depuis vendredi, les deux hommes encouraient jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits remontant à 2002.
Jugés à huis clos depuis vendredi, les deux hommes encouraient jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits remontant à 2002. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
Jugés à huis clos depuis vendredi, les deux hommes encouraient jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle pour des faits remontant à 2002.

Quinze après les faits, deux trentenaires ont été condamnés mercredi par la cour d'assises du Val-de-Marne à cinq et deux ans d'emprisonnement avec sursis pour avoir violé une adolescente pendant leur jeunesse. Ce verdict, assorti d'une mise à l'épreuve de trois ans pour le plus lourdement condamné, solde une procédure qui a piétiné pendant plus de 11 ans et vu défiler quatre juges d'instruction.

Les deux hommes, jugés à huis clos depuis vendredi, encouraient jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Une option dont le parquet s'est éloigné dans ses réquisitions: cinq ans d'emprisonnement dont trois avec sursis pour le premier, qui a toujours juré que la victime était consentante, et trois ans avec sursis pour le second, qui plaidait coupable.

"Ma cliente voulait qu'ils soient reconnus coupables". L'accusation est ressortie satisfaite. "Ma cliente voulait qu'ils soient reconnus coupables. Elle n'est pas dans un esprit de haine, ni de vengeance", a déclaré Mahieddine Bendaoud, l'avocat de la victime. Le verdict " tient compte du fait qu'on est 15 ans plus tard, qu'ils n'ont jamais commis de délits depuis et ont montré qu'ils ne sont pas dangereux", a-t-il ajouté. Le premier accusé, 32 ans, a été pompier pendant 12 ans. Le second, 33 ans, est serveur. "Si on était deux ans après les faits, on n'aurait pas eu ces réquisitions-là", a confié l'avocat du serveur, Michaël Doulikian.

Une vidéo en guise de chantage. Les faits remontent à 2002, à Saint-Mandé, dans la banlieue parisienne. La victime, alors âgée de 14 ans, a un rapport sexuel consenti avec l'un des accusés, 17 ans à l'époque. Quelques mois plus tard, le jeune homme lui montre un film de leurs ébats, tourné par des amis. Cette vidéo a ensuite permis au garçon de faire chanter l'adolescente pour la violer à plusieurs reprises. Parfois seul, parfois avec des amis dont le deuxième accusé. Lui avait 18 ans à l'époque et a reconnu que la cassette avait servi de moyen de pression pour un viol en réunion.

Révélatrice des lenteurs de la justice française, cette affaire "n'est pas exceptionnelle", a estimé Philippe Valent, avocat de l'autre accusé. Une instruction dure en moyenne deux ans et demi en France, selon les dernières statistiques du ministère de la Justice.