Nancy : 30 ans de prison pour une mère reconnue coupable d'un double infanticide

La femme prétend avoir agi sous le commandement "d'une petite voix".
La femme prétend avoir agi sous le commandement "d'une petite voix". © AFP
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avec AFP
La cour d'assises de Meurthe-et-Moselle a condamné ce mercredi une mère de famille à 30 ans de réclusion criminelle assortie de 20 années de sûreté pour avoir asphyxié en 2017 ses deux fillettes de 19 mois et 3 ans et demi.

Une mère de 27 ans a été condamnée mercredi par la cour d'assises de la Meurthe-et-Moselle à 30 ans de réclusion criminelle assortie de 20 années de sûreté pour avoir asphyxié en 2017 ses deux fillettes de 19 mois et 3 ans et demi. La cour a reconnu Jenny Joyce de Mass coupable d'assassinat et suivi les réquisitions de l'avocat général, Hadrien Baron, à l'encontre de cette mère qui s'est réfugié derrière "une petite voix" qui lui a "commandé de tuer ses deux enfants", Kameliah-Orlane et Kheila-Jane et "puis de se suicider".

"Aucun trouble mental"

Elle a ainsi assuré avoir voulu faire la même chose avec elle, à savoir s'asphyxier, mais sans y parvenir. Lors de l'instruction comme lors de leurs dépositions, les experts ont affirmé n'avoir trouvé "aucun trouble mental ayant altéré son discernement". Devant la cour, l'accusée a raconté, visiblement sans émotion, les faits du 1er janvier 2017. Elle a expliqué s'être couchée après avoir mis ses enfants au lit. C'est à son réveil, vers 4 heures, selon elle que quelque chose lui a demandé d'agir. Elle s'est dit "téléguidée" quand elle a pris la première fillette, lui a mis un sac sur la tête jusqu'à qu'elle ne bouge plus.

 

Une petite voix dans la tête

La mère a reconnu avoir ensuite recommencé avec le deuxième enfant, avant de tenter la même chose sur elle. Mais sans succès, ni avec un sac ni avec des médicaments. Enfin, a-t-elle ajouté, c'est toujours la voix qui lui a dit d'appeler la police. Pour l'accusation, la version de cette femme, originaire du Cameroun, est fausse. Si elle a tué ses fillettes, c'était pour en priver son compagnon dont elle a dénoncé des violences physiques et sexuelles qui n'ont jamais été démontrées.

Le couple qu'elle formait avec son compagnon était, il est vrai, en déliquescence. Seulement pendant l'enquête, les policiers avaient découvert des messages laissant entendre qu'elle allait commettre ce double infanticide. "Avec les filles, regarde ce que je vais faire et vous êtes responsables du crime", avait-elle notamment menacé le 31 décembre au soir. Selon ses déclarations, la mère a asphyxié ses enfants dont elle avait attaché les mains dans le dos en leur apposant un morceau de scotch sur la bouche avant de placer un sac en plastique sur la tête.

Pour l'avocate de la défense, Me Julie Sammari, l'accusée "a déjà été punie car elle n'a plus ses filles" a-t-elle fait valoir. "Je regrette ce que j'ai fait, l'erreur que j'ai commise. Elle va me hanter", a reconnu l'accusée.