"J'étais terrifiée" : la mère de Bastien se défend sans convaincre

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C.P.-R. avec AFP
Jugée devant les assises de Seine-et-Marne pour complicité dans le meurtre de son fils de trois ans, enfermé dans une machine à laver, Charlène Cotte a eu peine à justifier son inertie devant la cour, mercredi.

"J'étais terrifiée". C'est en évoquant la terreur que lui inspirait son ex-mari, que la mère du petit Bastien, mort enfermé dans la machine à laver, a justifié mercredi devant la cour d'assises son inertie le soir du drame. Charlène Cotte, comparaît pour complicité de meurtre, aux côtés du père de Bastien, Christophe Champenois, jugé, lui, pour avoir tué son fils de trois ans le 25 novembre 2011 à Germigny-l'Évêque, en Seine-et-Marne.

Paroles contre paroles. Comme pendant l'enquête, Charlène Cotte a répété à la barre avoir tenté de s'interposer physiquement auprès de son conjoint de l'époque pour sauver son fils. Pourtant, le soir même des faits, la fille aînée du couple, alors âgée de cinq ans, avait raconté aux enquêteurs que sa mère "était en train de faire un puzzle" avec elle dans le salon, pendant que son frère était dans le lave-linge, qui tournait, et criait qu'on le laisse sortir.

Mardi matin, l'accusée avait témoigné dans Le Parisien, niant avoir été en train de faire cette activité avec sa fille, Maud : "Je n'ai pas fait de puzzle, je voulais sauver Bastien. Le père restait devant la machine et me repoussait à chaque fois que j'approchais. Je suis tombée plusieurs fois", raconte celle qui a également été victime des violences de son mari.

"J'étais comme un robot". "Vous êtes décrite comme une bonne mère. Alors, pourquoi vous ne vous battez pas comme une tigresse pour sauver votre enfant?", a interrogé la présidente de la cour, Catherine Katz, lors de la deuxième journée d'audience. "J'ai essayé d'y aller, il me repoussait, il m'a fait tomber", a répondu d'une voix morne l'accusée, qui comparaissait libre après avoir été détenue durant trois ans, jusqu'en novembre 2014.

"J'étais comme un robot, je faisais ce qu'il me disait de faire, j'étais terrifiée", répète Charlène Cotte, les yeux baissés vers le micro, lorsqu'on lui demande pourquoi elle n'a pas prévenu les secours. Le père de Bastien, qui avait des problèmes d'alcool, était également connu pour violences conjugales.                      

Un "manque d'empathie". La présidente par ailleurs fait observer que, lors de la reconstitution du crime, Charlène Cotte n'avait pas mimé la bagarre. Et qu'elle ne manifestait jamais la moindre émotion. La veille, l'infirmier du Smur qui a tenté de ranimer Bastien avait raconté avoir été frappé par le "manque d'empathie" de la mère, qui semblait indifférente à la mort de son fils.

"Je n'arrive pas à exprimer ce que je ressens, je me suis fait comme une bulle autour de moi", s'est justifié la jeune femme qui ajoute qu'en prison, elle était "heureuse" en pensant à Bastien, son "ange", son "doudou". Le verdict est attendu vendredi.