Haut-Rhin : fin de la prise d'otage à la prison d'Ensisheim

maison d'arrêt d'Ensisheim crédit : SEBASTIEN BOZON / AFP - 1280
La prise d'otage a duré de dimanche 19h30 à lundi matin © SEBASTIEN BOZON / AFP
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avec AFP , modifié à
La reddition des détenus a été obtenue à l'issue d'une nuit de négociations avec les trois preneurs d'otage.

Le gardien de prison retenu depuis dimanche soir par trois détenus à la prison d'Ensisheim (Haut-Rhin) a été libéré et les trois auteurs ont été placés en garde à vue, a annoncé lundi matin le procureur de la République de Colmar dans un communiqué.

Une nuit de négociations. La reddition des détenus a été obtenue à l'issue d'une nuit de négociations menées par le préfet du Haut-Rhin, le procureur, le directeur de la maison centrale et la directrice interrégionale de l'administration pénitentiaire, précise le texte. 

Le surveillant libéré à 5h50. Selon Christophe Schmitt, délégué pénitentiaire FO, le gardien a été retenu en otage par trois détenus dimanche en début de soirée, à 19h30, au moment où les prisonniers réintègrent leurs cellules. Le surveillant a été libéré à 05h50, pris en charge par les pompiers pour recevoir des soins d'ordre psychologique et les prisonniers ont été aussitôt placés en garde à vue.

Le "champion de la prise d'otages". Le principal auteur est Francis Dorffer qui, d'après Christophe Schmitt, en était à sa cinquième prise d'otage de gardien de prison. "À chaque fois qu'il réalise une prise d'otage, il obtient ce qu'il veut, la dernière fois c'était justement pour obtenir son incarcération à Ensisheim, pour être plus près de sa famille", a poursuivi le délégué syndical qui a précisé ignorer "quelles étaient ses revendications cette fois-ci".

Francis Dorffer est aux yeux des personnels de l'administration pénitentiaire le "champion de la prise d'otage carcérale". De fait, en 2006 il a retenu une psychiatre à la prison de Nancy, en 2009 un surveillant à Clairvaux (Côte d'Or), en 2010 un psychiatre à la Santé (Paris) et en 2011 un gardien à Poissy (Yvelines).

Les preneurs d'otage encourent 30 ans de réclusion criminelle. Le procureur de Colmar a précisé que la gendarmerie et notamment le GIGN ainsi qu'une équipe ERIS (la force d'intervention de l'administration pénitentiaire), qui avaient été dépêchés d'urgence, n'ont pas eu à faire usage de la force pour obtenir la reddition des preneurs d'otage.

Une enquête a été ouverte par le parquet des chefs de séquestration, tentation d'évasion, violences sur personne dépositaire de l'autorité publique avec arme, dégradation de biens d'utilité publique. Les trois preneurs d'otage devraient répondre de leurs actes devant une cour d'assises où ils risquent jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.