Grégory : des voix pourraient parler

Le petit Grégory a été retrouvé mort le 16 octobre 1984.
Le petit Grégory a été retrouvé mort le 16 octobre 1984. © MAXPPP
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Guillaume Biet, avec , modifié à
Des gendarmes pensent pouvoir identifier le ou les corbeaux grâce à des enregistrements sonores.

Vingt-huit ans après, l’affaire Grégory reste l’un des plus célèbres mystères criminels de France. Et les enquêteurs, n’ont toujours pas renoncé à lever le voile sur la mort du garçon de quatre ans, retrouvé le 16 octobre 1984 ligoté dans la Vologne, en Lorraine. Après des expertises ADN qui n’ont pour l’heure rien donné, les gendarmes se penchent désormais sur les enregistrements sonores de l’époque. Ils espèrent ainsi démasquer le ou les corbeaux qui ont harcelé les parents Villemin pendant de longs mois.

Ces bandes sonores ont été confiées à l’Institut de recherche criminelle de Rosny-sous-Bois. Au sein de cet organisme, l’unité d’expertise "parole, acoustique" est chargée d’analyser, de décortiquer des enregistrements. Et même si, près de trente ans plus tard, les bandes magnétiques sont parfois fortement endommagées, les experts pensent être capables, après des tests concluants, d’effectuer des comparaisons scientifiques avec les voix des différents protagonistes enregistrées dans des reportages de l’époque.

"Il faut être prudent"

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"Il faut comparer avec les voix de l’époque, parce que chacun sait que la voix peut changer au fil du temps. Et des années se sont écoulées", explique Marie-Christine Chastant-Morand, avocate des parents de Grégory. "Mais nous savons aussi que les uns et les autres ses sont beaucoup exprimés devant les médias. Il existe donc des enregistrements des voix de l’époque. Donc il y a une possibilité. Maintenant, est-ce que l’expertise donnera des résultats, ça il faut attendre. Il faut être prudent, mais c’est une très bonne nouvelle que d’apprendre que la faisabilité de l’expertise est possible", a-t-elle réagi.  

L’avocate du couple Villemin refuse donc de verser dans un excès d’optimisme. Elle sait que rien ne garantit que les comparaisons seront probantes. C’est pourquoi, en parallèle, Me Chastant-Morand continue à réclamer d’autres analyses ADN dans cette affaire.