L'as de l'évasion Redoine Faïd, en grève de la faim depuis une semaine, a refusé jeudi d'être extrait de cellule pour assister au procès en appel d'un braquage d'un fourgon blindé en 2011, dont il est le principal des quatre accusés. A l'ouverture du procès à Saint-Omer, la présidente de la cour d'assises du Pas-de-Calais Sylvie Karas a expliqué avoir reçu un courrier de l'administration pénitentiaire disant que Faïd avait refusé dans la matinée d'être extrait de sa cellule de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais.
"Je constate qu'il n'est pas présent dans le box", a-t-elle déclaré en ironisant: "je ne pense pas qu'il soit libre... sauf évasion". La présidente a ajouté avoir, à la suite du courrier, désigné un huissier de justice pour que Faïd soit sommé de comparaître au plus vite.
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Il dénonce ses conditions de détention
La séance a été suspendue en attendant le résultat. Sa défense devrait quoi qu'il en soit demander le renvoi pour quatre motifs: grève des avocats, "conditions de détention" à l'isolement considérées comme indignes, "incompétence" des assises de Saint-Omer en matière de criminalité organisée et procès "inéquitable", selon l'un de ses avocats.
"Redoine dit 'tant que je n'aurai pas de conditions de détention normales, je refuse de participer à ce procès'", a rapporté à l'AFP Me Hugues Vigier, qui a demandé mardi une expertise médicale "en urgence sur la nécessité ou pas de l'hospitaliser et sur sa capacité de comparaître devant une cour d'assises". "S'ils refusent de renvoyer" le procès, "nous, ses avocats, on partira", a-t-il prévenu.
Faïd, 47 ans, a fait appel du verdict de la cour d'assises du Nord qui l'a condamné en octobre 2017 à dix-huit ans de prison. Tout comme quatre complices, il avait été reconnu coupable d'avoir attaqué à l'explosif un fourgon blindé de la société Loomis sur une route nationale du Pas-de-Calais le 17 mars 2011, dérobant plus de deux millions d'euros.