Créteil : une nourrice avoue avoir secoué et tué un bébé de six mois

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L'enfant est décédé à l'hôpital Necker, deux jours après les faits (photo d'illustration). © AFP
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L'assistante maternelle avait dans un premier temps affirmé que la petite fille, âgée de six mois, était tombée par accident. Elle a été déférée au tribunal de Créteil, jeudi.

Le parquet a requis sa mise en examen pour homicide volontaire et son placement en détention provisoire. Une nourrice de 35 ans, agréée par la protection maternelle et infantile et qui exerçait cette profession depuis plusieurs années, est soupçonnée d'avoir secoué une petite fille de six mois, début juin à Créteil, selon des informations révélées par Le Parisien. Hospitalisé dans un état désespéré, le bébé est depuis décédé. Après avoir évoqué un accident, l'assistante maternelle a finalement reconnu les faits

"Elle m'a parue très fiable". Ceux-ci remontent au 6 juin dernier. À son domicile, la trentenaire garde alors son propre fils, âgé de quatre ans, et deux nourrissons dont Rose, six mois, le premier enfant d'un couple de Maisons-Alfort. Ce n'est pas la première fois que le bébé est confié à l'assistante maternelle. "C'est une amie à nous qui nous l'a conseillée", a témoigné sa mère auprès du Parisien. "Je l'ai rencontrée et elle m'a parue très fiable. Elle m'a assuré qu'elle avait déjà travaillé dans une crèche. Elle avait arrêté parce qu'elle était débordée à cause du nombre d'enfants."

Ce jour-là, les parents sont appelés en milieu d'après-midi : leur bébé a été conduit à l'hôpital Necker. "Ils lui ont passé un scanner et ont détecté un hématome sous-dural", explique la maman. Les médecins expliquent aux parents que la fillette ne pourra pas être soignée. Elle est débranchée et meurt deux jours plus tard.

"Désolée pour la chute de votre fille". Que s'est-il passé chez la nourrice ? Dans un premier temps, la jeune femme dit qu'elle s'apprêtait à coucher Rose lorsqu'elle l'a accidentellement faite tomber. La tête du bébé aurait alors heurté la moquette. L'assistante maternelle explique même s'être rendue à l'hôpital quelques jours plus tôt, pour "une perte de sensibilité au niveau du bras et d'une jambe". Depuis l'hôpital, la mère de la fillette essaie de joindre la trentenaire, qui ne lui répond jamais. Elle écrira seulement un texto, rapporté par Le Parisien : "Désolée pour la chute de votre fille. Je m'en veux énormément. J'aimerais être auprès de vous dans ce moment que j'ai causé". 

Mais les constatations des médecins puis les résultats de l'autopsie ne sont pas compatibles avec ce récit. Ceux-ci sont formels : l'enfant a été victime du syndrome du bébé secoué. En garde à vue, puis devant la juge d'instruction, la nourrice craque et avoue. "Ma cliente est effondrée. Elle s'en veut énormément", a réagi son avocat auprès du Parisien, évoquant sa personnalité "fragile" : "il y avait des choses qu'elle n'avait pas réglées chez elle". L'enquête devra désormais déterminer si des signes avant-coureurs auraient pu alerter les services de la protection maternelle en amont.