Attaque déjouée à Toulon : Hakim, un jeune homme "influençable"

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Frédéric Michel avec CB
Au foyer de travailleurs où il vivait, les résidents décrivent celui qui projettait un attentat contre des militaires comme quelqu’un d’influençable, soucieux de "faire les choses à fond".

Le profil de Hakim, qui projetait de s'en prendre à des militaires de la base navale de la marine nationale à Toulon, se précise. Comme les précédents suspects projetant de commettre une attaque en France, le jeune homme de 25 ans était en contact avec un français, ayant rejoint les rangs de l’Etat islamique en Syrie. Au foyer de travailleurs où il vivait, les résidents le décrivent d’ailleurs comme quelqu’un d’influençable, soucieux de "faire les choses à fond".

Loin d’être perçu comme un fanatique. Dans ce foyer situé au nord de Toulon, ses voisins s’accordent à décrire un homme discret, barbu, vêtu à l’occidental. Un homme pas toujours très sympathique, mais loin d’être perçu comme un fanatique. A 25 ans, Hakim était vendeur dans le prêt-à-porter, et son casier judiciaire était vierge.

Il était toutefois surveillé depuis un an par les services de renseignements pour avoir tenté à deux reprises de gagner la Syrie, où l’un de ses copains de lycée, un autre Toulonnais, s’est installé. Interdit de sortie du territoire depuis le printemps dernier, il a continué à discuter, via les réseaux sociaux, avec Mustapha, écroué quelques mois pour avoir proféré de violentes menaces contre Charlie Hebdo en 2012. C’est lui qui lui aurait conseillé de "taper sur place, sur la base navale de Toulon, avec une kalachnikov, et de mourir en martyr", selon les enquêteurs.

"Il y a un lavage de cerveau". Nasser, un ami de la famille, est persuadé que l’ami de Hakim a joué un rôle important dans le processus de radicalisation du jeune homme. "Hakim, il y a quelqu'un qui l'a poussé derrière. Hakim, ce n'est pas un garçon d'Al-Qaïda. C'est quelqu'un de normal. Il y a un lavage de cerveau. Ce sont les réseaux sociaux, c'est Internet et toutes ces informations qui viennent du Proche-Orient. Hakim ce n'est pas son genre, parce que ses parents sont derrière lui", estime Nasser au micro d’Europe 1.

Mais Hakim était en rupture avec ses parents et ses amis. Karim le connaît depuis le collège et l’a vu soudainement changer. "S'il avait pu partir, il serait parti en Syrie. Il n'en parlait pas, mais ça se voyait. Il s'est écarté de tout le monde du jour au lendemain. Il y a une période, il se prenait pour Zinedine Zidane. Après, ça a été Mickaël Jackson, il s'habillait comme lui, il se comportait comme lui. A chaque fois qu'il fait quelque chose, il le fait à fond. Il le fait bêtement. Il est influençable. Il est faible d'esprit", analyse son ami d’enfance.

Si, aux abords de la mosquée, beaucoup dénoncent la dérive du jeune homme, tous se disent convaincus qu’il a été manipulé.