Attaque au couteau à Paris : deux morts dont l'assaillant, l'État islamique revendique l'attaque

L'assaillant a été abattu par les forces de police.
L'assaillant a été abattu par les forces de police. © AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Un homme a attaqué des passants au couteau, samedi soir dans le 2ème arrondissement de Paris, faisant un mort et quatre blessés avant d'être abattu.

Une personne a été tuée et quatre blessées, dont deux grièvement, samedi soir en plein cœur de Paris par un homme armé d'un couteau qui a été abattu par des policiers.

Les trois informations à retenir :

  • Un homme criant "Allah Akbar" a attaqué des passants au couteau, samedi soir dans le 2ème arrondissement de Paris, avant d'être abattu par les forces de l'ordre
  • Le bilan est d'un mort et quatre blessés, dont deux graves, parmi les passants
  • L'État islamique a revendiqué l'attaque et la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie 

#LES FAITS

Un mort et quatre blessés parmi les passants. L'agression a eu lieu dans le 2ème arrondissement, près de l'Opéra, en plein cœur de la capitale, dans un quartier de bars, restaurants et théâtres très fréquenté le samedi soir. L'homme a agressé au couteau cinq personnes, dont une est morte, peu avant 21 heures rue Monsigny, a indiqué sur place le directeur de cabinet de la préfecture de police, Pierre Gaudin. 

Selon le Premier ministre Édouard Philippe, un appel à police-secours a été passé à 20h47. "Dans les cinq minutes", les policiers étaient sur place et "moins de neuf minutes après", l'auteur de l'attaque était abattu, a-t-il précisé. "Cette rapidité dans la réaction a de toute évidence évité un bilan plus lourd." 

D'après les informations d'Europe 1, la victime décédée est un homme de 29 ans. Deux autres personnes, un couple, ont été blessées grièvement et transférées à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris. Deux des quatre blessés le sont plus légèrement.

Collomb salue le "sang froid" de la police. Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a salué "le sang froid et la réactivité des forces de police qui ont neutralisé l'assaillant". "Mes premières pensées vont aux victimes de cet acte odieux", a-t-il lancé. 

#TÉMOIGNAGES

"L'impression qu'il était fou ou drogué". Jonathan, serveur dans un restaurant proche de l'Opéra, a assisté à la scène. "Ça s'est passé juste devant notre restaurant", souffle-t-il sur Europe 1. L'assaillant "se baladait dans les rues d'Opéra, il était armé d'un couteau, il avait plein de sang sur les mains. Il marchait dans la rue, il tapait dans tous les commerces, il agressait toutes les personnes qui croisaient son chemin", raconte-t-il encore. "Il a agressé une dame, son compagnon est venu la défendre, il l'a agressé à son tour... Ensuite ça s'est passé dans le restaurant d'à côté, l'agresseur a continué à faire le tour", témoigne encore le serveur. "Pour moi, il ne craignait rien du tout, j'avais juste l'impression qu'il était fou ou drogué."

"On n'est jamais à l'abri". Europe 1 a également interrogé Mathieu, qui se trouvait dans le quartier de l'Opéra au moment des faits. "On se dit qu'on n'est pas en sécurité nulle part, on n'est jamais à l'abri", réagit-il. "Moi j'y ai échappé, peut-être de cinq ou dix minutes.... Je suis passé juste à côté." 

#L'ENQUÊTE

La section antiterroriste du parquet de Paris saisie. L'assaillant ne portant pas de papiers sur lui, les enquêteurs cherchaient dans la nuit de samedi à dimanche à déterminer son identité. Selon une source proche du dossier, il s'agit d'un homme jeune aux cheveux bruns, porteur d'une barbe non taillée, habillé au moment des faits d'un pantalon de jogging noir.

Selon plusieurs témoins interrogés par Europe 1, l'homme a crié "Allah Akbar". Le procureur de la République de Paris a confirmé cette information, samedi soir, annonçant que la section antiterroriste du parquet de Paris était saisie. L'enquête est menée conjointement par trois services de police sous les qualifications d'"association de malfaiteurs terroristes pour préparer la commission de crimes d'atteintes aux personnes", "assassinat" et "tentatives d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste".

Daesh revendique l'attaque. L'organisation État islamique a revendiqué l'attaque par le biais de son agence de presse Amaq, selon le SITE Intelligence Group, spécialisé dans la surveillance des sites internet islamistes. "L'opération a été menée en représailles envers les Etats de la coalition", indique une "source sécuritaire" au sein de l'organisation djihadiste. 

#LES RÉACTIONS

"Le prix du sang", réagit Emmanuel Macron. "Toutes mes pensées vont aux victimes et aux blessés de l'attaque au couteau perpétrée ce soir à Paris, ainsi qu'à leurs proches", a réagi le président de la République Emmanuel Macron sur Twitter, ajoutant que "la France paye une nouvelle fois le prix du sang mais ne cède pas un pouce aux ennemis de la liberté." 

"Notre ville a été meurtrie". "Pensées pour les victimes de l'attaque qui a frappé le cœur de Paris ce soir", a aussi commenté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, dans un tweet. "Ce soir, notre ville a été meurtrie", a aussi dit la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui s'est rendue sur place. "Le peuple français ne se contentera plus de commentaires. Ce sont des actes qui sont attendus", a quant à elle asséné la présidente du FN, Marine Le Pen, désignant un acte commis par "un assaillant islamiste".

La dernière attaque meurtrière, le 23 mars à Carcassonne et à Trèbes, dans l'Aude, avait porté à 245 le nombre de victimes tuées dans les attentats sur le sol français depuis 2015.