Violeur en série à Grenoble : 20 ans requis

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avec AFP , modifié à

Une peine de 20 ans de réclusion criminelle a été requise vendredi à l'encontre d'un ingénieur informaticien de 38 ans, jugé depuis une semaine devant les assises de l'Isère pour les viols et agressions sexuelles de 21 jeunes femmes, commis entre 2005 et 2007 à Grenoble. Le magistrat a assorti ses réquisitions d'une période de sûreté des deux tiers.

Un "prédateur parfaitement organisé"

Dans un réquisitoire d'une heure trente, Jean-Pierre Nahon a qualifié de "chasseur sans cesse à l'affût de ses proies" et de "prédateur parfaitement organisé" Mourad Jamra, ce père de trois enfants, jugé pour sept viols, dont un sur mineure, et 14 agressions sexuelles. "C'est un pervers" qui a agi "en toute connaissance de cause", a-t-il dit à propos de l'accusé qui repérait ses victimes dans la rue et les suivait jusqu'à leur domicile. Cagoulé et armé d'un couteau ou d'un pistolet factice, il s'introduisait ensuite chez elle, de nuit, par une fenêtre ouverte.

"Vous n'étiez pas victime de vos pulsions, victime de vos fantasmes, à tout moment, vous pouviez dire non", a soutenu l'avocat général à l'adresse de l'accusé, T-shirt turquoise et cheveux ras, tassé dans un coin du box. Un accusé qualifié de "cynique, égocentrique, manipulateur", visiblement "indifférent à son procès, sans remords, sans repentir, ni compassion" pour les victimes, dont certaines étaient présentes dans la salle. Dix-neuf d'entre elles se sont constituées parties-civiles dans ce procès qui s'est tenu pour partie à huis-clos.

"Grande probabilité de récidive"

Evoquant "un être ambivalent", doté d'"une intelligence supérieure, d'un niveau universitaire élevé", M. Nahon a longuement insisté sur "la grande probabilité de récidive" et demandé "une peine d'exclusion, de nature à rassurer nos concitoyens". Il a également réclamé 10 ans de suivi socio-judiciaire, expliquant qu'"une peine supportable pour l'accusé est une peine révoltante pour les victimes, inutile pour la société".

L'ingénieur, connu des services de police pour des faits d'exhibition sexuelle, avait été arrêté en novembre 2007 grâce à des empreintes digitales retrouvées dans la salle de bain de sa dernière victime. Les plaidoiries de la défense auront lieu lundi et le verdict sera rendu dans la foulée.