Nantes : un chauffard fauche des piétons sur le marché de Noël

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avec AFP , modifié à
Le véhicule a fauché des visiteurs présents sur marché de Noël de Nantes. L'une des victimes se trouve dans un état de mort clinique, a annoncé la procureur de Nantes.

Les faits. Le marché de Noël de Nantes a été le théâtre d'un drame lundi soir. Vers 19 heures, une camionnette conduite par un homme de 37 ans a fait irruption dans ses travées, sur la place Royale, avant de percuter plusieurs passants et de s'encastrer dans un chalet. 

10 blessés, une victime en état de mort clinique. Brigitte Lamy, procureur de la République à Nantes, a précisé que le drame avait fait onze blessés dont cinq graves, parmi lesquels l'automobiliste, qui s'est ensuite porté une dizaine de coups de couteau au thorax après le choc. Le pronostic vital de deux personnes est engagé, selon Manuel Valls, invité d'Europe 1 mardi matin.

L'une des personnes fauchées se trouve dans un état de mort clinique, a annoncé mardi Brigitte Lamy. Six des dix victimes sont sorties de l'hôpital mardi matin, a déclaré la maire PS de la ville, Johanna Rolland.

Un marché de Noël très fréquenté. A deux jours de Noël, il y avait beaucoup de monde sur la place au moment du drame, "200 à 300 personnes", selon l'adjoint au maire chargé de la sécurité, Gilles Nicolas. Le marché de Noël a été très rapidement vidé après le drame, le secteur a été bouclé et les pompiers sont arrivés très rapidement sur place.

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Les enquêteurs cherchent d'ores et déjà à savoir comment la camionnette, immatriculée en Charente-Maritime, a pu parvenir sur la place Royale, placée en plein cœur d’une zone piétonne. L'accès à cette place en est en effet réglementé par une carte réservée aux résidents de la zone.

Pas de revendication ni de piste terroriste. En ce qui concerne les motifs de cette nouvelle agression, pour l'instant, aucune revendication n'a accompagné ce geste. En revanche, un carnet sur lequel étaient inscrites des phrases incohérentes, témoignant de difficultés psychologiques et familiales, a été retrouvé dans le van. De son côté, le procureur a pour sa part évoqué un "cas isolé", et affirmé qu'on "ne pouvait pas parler de terrorisme".

Le profil du conducteur. Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, l'homme serait "a priori" connu des services de police. Il avait été impliqué dans une affaire de vol et recel en 2006, et dans une dégradation de véhicule en 2008, selon une source proche du dossier. Son état est jugé sérieux ,mais ses jours ne sont pas en danger. 

L'homme, âgé de 37 ans, réside à Berneuil, un petit village près de Saintes, en Charente-Maritime, a-t-on appris auprès de la gendarmerie de La Rochelle. Selon une source proche du dossier, il était en proie à des "problèmes d'alcoolisme nécessitant un suivi psychologique". Il n'était pas connu de la gendarmerie ou du parquet de Saintes pour des antécédents psychiatriques qui permettraient d'expliquer son geste.

"Vraisemblablement un déséquilibré". Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, est arrivé à Nantes vers 23 heures. "Il s'agit vraisemblablement de l'acte d'un déséquilibré, il s'en est produit par le passé, ce sont des actes plus difficiles à prévenir que d'autres", a-t-il admis, interrogé sur le risque de multiplication d'actions violentes après les drames survenus depuis trois jours à Dijon et Joué-lès-Tours. Trois événements sans lien, a assuré mardi matin Manuel Valls, invité d'Europe1.  

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Bernard Cazeneuve s'est ensuite rendu place Royale, en compagnie de l'ancien maire de Nantes et ex-Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Ce dernier s'était quant à lui exprimé sur Twitter dans la soirée :

"Une succession de drames". L'actuel Premier ministre Manuel Valls, qui était déjà monté au créneau lundi après-midi pour expliquer que le risque terroriste en France "n'avait jamais été aussi grand", a repris la parole dans la soirée : "Cette succession de drames que nous venons de connaître nous préoccupe tous", a-t-il déclaré, appelant au "sang-froid". "Sur chaque drame, la justice doit avancer pour faire toute la lumière. Elle le fera de manière implacable", a-t-il promis.

Une réunion ministérielle prévue mardi matin. Manuel Valls a assuré mardi matin à Matignon, à la demande de François Hollande, une réunion ministérielle pour "mobiliser les services de l'Etat" après la série de drames survenus à Nantes, Dijon, et Joué-lès-Tours. Une augmentation des patrouilles militaires pendant la période des fêtes a été annoncée, " en priorité vers les points de haute fréquentation". Le chef de l'Etat a par ailleurs appelé "les services de l'État à la plus grande vigilance".

“Nous ne pouvons pas offrir la victoire de la peur". Invité d'Europe 1, le Premier ministre en a appelé “à la vigilance et au rassemblement”. “Ce sont des événements préoccupants. Je comprends la préoccupation de nos concitoyens. Des inquiétudes vives et légitimes se manifestent. Il faut agir, et c’est ce que je ferai en fin de matinée”, a-t-il déclaré. Interrogé sur ces trois derniers événements, Manuel Valls a appelé à ne pas céder à la peur et “à faire preuve de sang-froid” : “la meilleure réponse, c’est de continuer à vivre tranquillement”. Avant d’ajouter : “Nous ne pouvons pas offrir la victoire de la peur à ceux qui veulent fragiliser le pays”.

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