L'alerte enlèvement, un dispositif qui a porté ses fruits

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Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
SUCCÈS - Depuis 2006, ce plan massif a permis de retrouver vivants les enfants disparus toutes les fois pour lesquelles il a été déclenché.

100% de réussite, jusqu'à présent. C'est le bilan du plan "Alerte Enlèvement" déclenché vers 20h40, pour la 14e fois en France, jeudi, après la disparition de la petite Berenyss dans le village de Sancy, en  Meurthe-et-Moselle. La fillette de 7 ans et demi, "déposée" par son ravisseur dans les Ardennes, a été retrouvée vivante, après huit heures d'angoisse. 

14 alertes en neuf ans, 14 succès. Largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman, ce dispositif a été adopté en France, en février 2006. Depuis sa création, il a permis à chaque fois de retrouver les enfants sains et saufs. Il consiste à lancer en cas de rapt d'enfant mineur une alerte massive via une cinquantaine de canaux de diffusion mobilisant la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur. 

Les médias mis à contribution. Le signalement de l'enfant, et de tout indice qui permettrait de le retrouver, est ainsi diffusé sur tous les types de média, ainsi que sur les panneaux de gare et d'autoroutes, dans les réseaux SNCF ou RATP et même sur les 22.000 bornes de la Française des Jeux présentes sur le territoire national.

Selon les modalités du plan, le signalement est diffusé à intervalles réguliers. A la télévision, une bande défile tous les quarts d'heure, tandis qu'un message en plein écran, avec éventuellement une photo, s'affiche entre les programmes. Les chaînes de la région concernée diffusent, elles, des messages plus rapprochés. 

Plusieurs critères pour le déclencher. Les premières 24 heures étant cruciales pour la survie de l'enfant, le plan "Alerte Enlèvement" doit donc être déclenché le plus tôt possible, sous l'autorité du procureur de la République. Toutefois, il n'est activé que si plusieurs critères sont réunis :

1)      l'enlèvement doit être avéré, cela ne doit pas être une disparition

2)      la victime doit être mineure et son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger,

3)      des éléments d'information doivent permettre de localiser l'enfant ou le suspect

4)      les parents du disparu doivent avoir donné leur accord au lancement de l'alerte. 

Testé en 2005, officialisé en 2006. La première fois que ce dispositif a été testé remonte à novembre 2005, lors de l'enlèvement de la petite Aurélia dans le Maine-et-Loire. La fillette avait pu être retrouvée saine et sauve. Mais c'est le 9 juillet 2006 qu'il a été déclenché officiellement pour la première fois, après la disparition de deux sœurs, Emeline et Mélissa, dans le même département. Cette affaire s'était cependant révélée être une alerte sans objet, les fillettes de 8 et 10 ans, ayant regagné leur domicile une quinzaine d'heures après leur disparition. 

Dans le cas du meurtre de Chloé, 9 ans, enlevée le 15 avril dernier à Calais, le lancement de la procédure avait été envisagé par le parquet mais le corps de la fillette a été découvert très peu de temps après sa disparition.

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