Incendie à Aubervilliers : trois morts

Trois personnes ont été tuées et 13 blessées samedi soir dans l'incendie d'un immeuble d'Aubervilliers
Trois personnes ont été tuées et 13 blessées samedi soir dans l'incendie d'un immeuble d'Aubervilliers © MAXPPP
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avec agences , modifié à
D'après des témoignages de voisins, le sinistre pourrait être d'origine criminelle.

L'info. Trois personnes ont été tuées et 13 blessées, dont quatre très grièvement, samedi soir dans l'incendie d'un immeuble d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis. D'après des témoignages de voisins et la mairie, le sinistre pourrait être d'origine criminelle. La police, qui a ouvert une enquête, ne confirme pour le moment pas cette hypothèse.

Le sinistre. "Le feu s'est déclaré peu après 22 heures au troisième étage (...) dans un immeuble de six étages et s'est propagé dans la cage d'escalier jusqu'au quatrième étage", a précisé Michaël Dahan, le directeur de cabinet du maire d'Aubervilliers. Près de deux cents pompiers ont été engagés pour lutter contre le feu et évacuer les résidents. Le feu a été maîtrisé vers 23h45.

Une soixantaine de personnes se trouvaient dans l'immeuble au moment du drame.  Il s'agit essentiellement de familles d'immigrés, "des gens qui sont arrivés dans la foulée des révolutions arabes", a précisé Michaël Dahan. Plusieurs d'entre elles ont sauté par les fenêtres pour échapper aux flammes. Une des personnes décédées est morte brûlée au 3e étage, où s'est déclaré l'incendie, tandis qu'une autre s'est tuée en se défenestrant pour tenter d'échapper aux flammes. La troisième victime a succombé à ses blessures dans la nuit à l'hôpital. En outre, une vingtaine de personnes ont été traitées pour avoir inhalé des fumées.

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Un immeuble "ancien". La ministre du Logement, Cécile Duflot, venue sur les lieux de l'incendie, a qualifié l'immeuble "d'ancien", datant des années 1920 mais ne "présentant pas de caractère d'alerte particulier". Certains résidents affirment de leur côté qu'il était squatté et insalubre.

Evelyne Yonnet, première adjointe au maire chargée de l'habitat, a indiqué qu'il s'agissait d'"une copropriété très mal gérée, avec des problèmes de squat". "Il y avait déjà eu des plaintes de résidents", a-t-elle ajouté, précisant que les services de la mairie y étaient "intervenus à plusieurs reprises", notamment pour des opérations de dératisation et désinsectisation.

Les soupçons. Une enquête a été ouverte pour déterminer l'origine du sinistre. Des témoignages d'habitants ont fait état de disputes dans l'appartement où s'est déclenché l'incendie, qui était occupé selon eux par des Egyptiens. "Certains témoins disent qu'un cocktail Molotov a été jeté, d'autres un bidon d'essence, dans tous les cas il s'agit d'un acte malveillant", assure Michaël Dahan. Plusieurs occupants de l'immeuble ont déjà été entendus par les enquêteurs.

"On est au stade de l'enquête et de la recherche, il faut attendre les conclusions", tempérait de son côté Jean-Marc Sénateur, le directeur de cabinet du préfet du département, se refusant à confirmer cette hypothèse.

>> Mise à jour, 12h45 : Sur Europe 1, la ministre du Logement, Cécile Duflot, a indiqué que le gouvernement allait s'employer" à mettre en place des mesures de prévention des incendies. "Nous pouvons mieux faire", a-t-elle jugé. "800 personnes décèdent chaque année dans des incendies. Les incendies les plus mortels ont lieu la nuit quand les gens ne se réveillent pas", a assuré Cécile Duflot.