Agnès : la reconstitution tourne court

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Assiya Hamza avec Jean-Luc Boujon et AFP , modifié à
Le meurtrier présumé de la jeune fille, morte en 2011, a refusé de coopérer.

Elle n'a pas duré très longtemps. Une reconstitution du meurtre d'Agnès, collégienne violée et tuée en novembre 2011 au Chambon-sur-Lignon, en Haute-Loire, a eu lieu vendredi pendant à peine deux heures et demi et sous haute surveillance.

Mathieu, le jeune homme de 18 ans aujourd'hui, soupçonné du meurtre de la jeune fille, n'a pas coopéré. "Il a peu participé" lorsque les magistrats instructeurs lui demandaient de refaire dans le détail les gestes qui ont provoqué la mort de sa camarade d'internat, a affirmé une source proche de l'enquête.

Une reconstitution sous haute surveillance

Le jeune homme portait casque, gilet par-balles et se cachait le visage pour éviter d'être filmé par les caméras de télévision. Il a été amené en début d'après-midi sur les lieux du drame, dans la forêt, à 3 kilomètres à vol d'oiseau du lycée Cévenol où il était scolarisé. Ce périmètre a été intégralement bouclé par 150 gendarmes, dont un escadron de gendarmes mobiles venus en renfort. Les avocats des parents d'Agnès Marin, dont Me Francis Szpiner, étaient également présents.

Vers 17h30, le dispositif de gendarmerie a été levé et les fourgonnettes sont reparties, de même que le procureur, sans faire aucune déclaration à la presse présente sur place.

Des camarades encore perturbés

L'émoi était palpable vendredi auprès des parents d'élèves du lycée Cévenol. Ils se sont indignés qu'elle se déroule au moment même où les élèves passent le bac ou le brevet. "Le souvenir d'Agnès reste vif et ses camarades de classe doivent passer le brevet la semaine prochaine", a souligné Anne-Sylvie Debard, déléguée des parents d'élèves au conseil d'administration de cet établissement privé sous contrat.

Cependant, pour éviter toute perturbation, tous les élèves ont été évacués vendredi matin et placés dans des familles d'accueil ou chez des amis.

Le mercredi 16 novembre 2011 en début d'après-midi, Agnès, une interne âgée de 13 ans, en classe de 3e, avait quitté le collège-lycée un sac à la main. Mathieu, également interne, a reconnu l'avoir attirée dans la forêt au prétexte d'aller chercher des champignons hallucinogènes. Confondu notamment par des griffures sur son visage et placé en garde à vue le lendemain, il avait reconnu avoir "bousculé" l'adolescente, dont le corps calciné avait été retrouvé sur ses indications 24 heures après, dans une zone escarpée.