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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Tous les samedis dans l'émission Mediapolis, Claire Hazan revient sur l'actualité et la politique par le prisme des réseaux sociaux.

La campagne pour la primaire de la droite... Avec l’entre-deux-tours, elle est devenue plus frontale, plus agressive, de la part de deux candidats qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir dans cette posture. Claire, vous avez suivi ça sur les réseaux sociaux, où l’on est aussi passé aux choses sérieuses…

On entend beaucoup dire en ce moment que les réseaux sociaux seraient coupés de la réalité… Je peux vous dire que cette semaine ils ont superbement épousé les mouvements – les coups ?- de l’entre-deux-tours.

Dans le camp de François Fillon, sur les réseaux sociaux on a opté pour le positionnement « mobilisé mais digne ». #Elevonsledébat : c’est comme ça qu’ont tweeté une partie de ses soutiens. Les consignes qu’ils ont reçues, c’est de toujours tweeter positif, en restant centrés sur le programme. On tweete «  Je vote Fillon parce que » plutôt que « Je ne vote pas Juppé parce que ». Y compris quand on riposte aux attaques du camp adverse.

Le camp adverse justement, celui d’Alain Juppé, qui se défend bien d’attaquer. On parle plutôt de « souligner les contrastes entre les programmes des deux candidats ». Ce qui concrètement revient à cibler avec des tweets ou de petites infographies, les positions jugées ambiguës de François Fillon, sur l’alliance avec Poutine ou l’IVG.

 

Et sur ces sujets, les coups peuvent aussi arriver par les côtés…

L’IVG, le Mariage pour Tous… c’est l’occasion pour la gauche de monter sur le ring, et de critiquer le programme de Fillon, jugé rétrograde. Alain Juppé lui doit tendre son bouclier du côté de l’extrême droite, où la fachosphère use des réseaux sociaux pour propager de fausses informations sur ses connexions avec l’islam radical. Ils l’appellent Ali Juppé.

Bref, les coups pleuvent de tous les côtés, au point qu’on ne sait plus trop d’où ils proviennent. La preuve avec ce hashtag  à double sens qui a tourné toute la semaine mais que tout le monde nie avoir lancé : #FillonPrésidentCeSerait (une catastrophe, un truc génial, ce que vous voulez, ce sont les internautes qui complètent). Chez Fillon, on se demande si ce n’est pas un coup de chez Juppé. Chez Juppé, on suspecte que ce soit la gauche. Et à gauche… enfin vous avez compris.

 

Les coups bas classiques de l’entre-deux-tours… Mais est-ce qu’à la veille du vote, à la veille du jour J, la stratégie sur les réseaux sociaux est différente ?

On calme un peu les esprits et on axe sur l’appel aux urnes. Dans l’équipe d’Alain Juppé on a prévu une seconde phase de communication sur le mode d’emploi du vote : rappeler à ceux qui n’ont pas voté au 1er tour, qu’ils peuvent quand même voter au 2nd. Ce qui pourrait aider Alain Juppé à rattraper son retard. Ils ont aussi tous rajouté une petite pêche (une émoticône qui rappelle le « J’ai la pêche » de leur candidat") à côté de leur pseudo sur Twitter. Comme un peu de douceur, avant le grand rassemblement derrière l’un ou l’autre des des deux hommes.