Deschamps face au vestiaire, Le référendum, l’arme des faibles de plus en plus populaire chez les politiques français et Danone devient actionnaire de Michel et Augustin : les experts d'Europe 1 vous informent

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SAISON 2015 - 2016

François Clauss, Antonin André et Axel de Tarlé font le point sur l'actualité du jour.

Antonin André, expert politique

La politique c’est le référendum européen. Le Brexit défendue par Marine le Pen s’est produit, la présidente du Front National réclame un référendum en France et dans tous les pays européens d’ailleurs. Pour ou contre le référendum telle est la question pour les politiques.

C’est une victoire idéologique pour le Front National clairement. Rendre ou pas la parole au peuple sur l’Europe c’est l’axe autour duquel tourne le débat politique depuis 24 heures. Nicolas Sarkozy est pour un référendum sur un nouveau traité qu’on rédigerait vite fait d’ici la fin de l’année. Alain Juppé est contre dans l’immédiat, mais après la refondation d’un projet par un couple franco-allemand pourquoi pas. A gauche, Emmanuel Macron est favorable à l’idée de rendre la parole au peuple. Le Président de la République y est opposé, Le Premier ministre aussi. Bref, chacun est sommé de s’exprimer sur le sujet que Marine le Pen défend depuis quatre ans : comme présidente de la République elle soumettrait au peuple un référendum sur la sortie de l’Union européenne. Déplacé, démagogique, voire dangereuse selon ses adversaires, cette question est aujourd’hui au cœur du débat public sur l’Europe.

En même temps, sur de grands sujets, et l’Europe en fait partie, la question du référendum se pose.

Oui mais c’est souvent une mauvaise réponse à un débat complexe.
2005, référendum sur la constitution européenne convoqué par le président Jacques Chirac. François Hollande, premier secrétaire du PS, dans l’opposition, engage son parti pour le oui, le non l’emporte à plus de 54%. Au passage, la candidature de François Hollande à la présidentielle de 2007 est plombée. Conclusion : plus le sujet est complexe moins les Français répondent à la question posée, le vote se transforme en pour ou contre le pouvoir en place.
C’est la raison pour laquelle, il est manié avec beaucoup de précaution, 16 fois en 60 ans c’est très peu.
Mais on peut aller plus loin, le référendum comme moyen de gouverner est l’arme d’un pouvoir faible qui n’a pas de vision, pas d’avis et qui ne tranche pas. On vient d’en avoir la démonstration à Notre-Dame des Landes où le problème n’est absolument pas réglé. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas consulter les Français, ils le sont tous les cinq ans : ça s’appelle la campagne présidentielle. Le moment où chaque candidat propose un programme, y compris européen et le soumet à l’approbation du peuple pour le mettre en œuvre.

 

Axel de Tarlé, expert économie

Les biscuits "Michel et Augustin" tombent dans l'escarcelle de Danone. Est-ce la fin d'une aventure ?

Justement; Danone fait tout pour continuer à faire vivre l'esprit décalé "Michel et Augustin".
Les gâteaux "Michel et Augustin", c'est une entreprise créée il y a douze ans, par deux copains d'école, Michel de Rovira et Augustin Paluel-Marmont, qui ont décidé de fabriquer des cookies. L'un, Augustin, a même passé un CAP de Boulangerie.
Ça a très bien marché grâce à un bon produit, sans arôme artificiel et un sens aigu du marketing.
Très présent sur les réseaux sociaux, c'est par leur pression qu'ils ont réussi à obtenir un rendez-vous avec le patron mondial de Starbuck aux USA et distribué aux États-Unis, dans les Starbucks. Une réelle success story.

Justement, est-ce que la grosse machine Danone, ne va pas tuer le coté "Trublion du goût", comme ils se présentent, de Michel & Augustin ?

Pour éviter cela, Danone ne va prendre que 40%.
Et surtout, ces 40 % sont rachetés, non pas par Danone mais par une structure dédiée, Danone Manifesto Ventures, installée à New-York, dont ce sera la vocation : repérer des start-up, et les accompagner financièrement et industriellement.
C'est la nouvelle tendance que l'on observe dans beaucoup de secteur et notamment la pharmacie.
L'innovation se fait moins en interne et les grands groupes doivent savoir capter l'innovation qui foisonne dans les start-up.

Danone va donc accompagner par sa puissance le développement international de Michel & Augustin.
D'où l'importance d'avoir, en France, des grands groupes du CAC 40 comme Danone qui est présent dans 130 pays et qui comptabilise 23 milliards de chiffre d'affaire à comparer avec 40 millions pour Michel & Augustin.

Eux seuls, ces grands groupes du CAC 40, sont capables de porter au niveau mondial, des start-up qui ont de bonnes idées mais qui ne sont pas taillées pour conquérir le monde.