Britney Spears : son come back qui n'en est pas un

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Chaque jour, Nadia Daam vous présente son coup de patte personnel.

Ça fait plusieurs jours que  l’on entend parler du come-back de Britney Spears. Et pour cause, elle a effectivement une actualité assez intense : elle s’apprête à partir en tournée aux États-Unis et dans toute l’Europe, elle est devenue l’égérie de la marque Kenzo, elle fait la Une des magazines féminins.

Mais c’est certainement une erreur de parler de come-back, parce que Britney Spears n’était jamais vraiment partie. Même quand la presse se désintéressait d’elle, elle continuait à faire partie des 20 artistes les mieux payés, se produisait quasi quotidiennement à Las Vegas. Et surtout, la pop star n’a jamais cessé de faire des apparitions dans nos vies, parfois bien malgré elle. En 2011, Jean Rollin en avait fait un personnage trash et mélodramatique dans son roman Le ravissement de Britney Spears. Beaucoup de ces tubes ont fait l’objet de reprises plus ou moins maitrisées. Nadia Daam a personnellement perdu 60% de mes capacités auditives après la reprise du tube Toxic à la flute à bec et violon.

Britney Spears n’est jamais sortie des radars, en tout cas des radars des gens ayant, comme moi, grandi dans les années 2000. Et qui ont évolué de façon quasi symétrique avec la chanteuse.

En 1998, on essayait d’être des écolières lubriques avec mini-jupe, chaussettes hautes et un nombre anormal de dents, comme dans le clip de Baby one more time.

En 2001, on a lui emboité le pas dans son virage porno chic ; C’était le clip de I m a slave for U dans lequel elle dansait lascivement dans un sauna en pantalon en cuir, avec culotte rose par-dessus. Alors, on lui a emboité le pas, en pensée hein, parce que dans la vraie vie, si tu mets ton sloggi par-dessus ton jean et que tu halètes au lieu de parler, ça se finit en internement à la demande d’un tiers.

On a continué à prendre nos distances quand la star a multiplié les pétages de plombs et les mauvaises décisions. Quand elle s’est rasé le crâne en pleine nuit, on a pas trop suivi. Nadia Daam met déjà cinq mois à décider de se couper la frange. Quand elle a fait des enfants avec un con, on a … ah non, nadia Daam n’est pas un bon exemple !

Mais toutes les vies de Britney Spears, racontent quelque chose. Britney, c’est pas  qu’une usine à tube, une ex-enfant star et une chanteuse somme toute moyenne. La manière dont elle a (souvent mal) évolué ça illustre aussi la façon dont les filles grandissent au sein de la pop culture. Comment elles sont d’abord érotisés, hypersexualisées, et mises au rencard dès qu’elles deviennent incontrôlables, trop grosses, trop mères, trop vieilles.

Sur la fameuse campagne Kenzo dont elle est l’égérie, Britney Spears a été photoshopé à outrance : ventre et hanches rabotée, et surtout son visage, alors qu’elle a à peine 37 ans, est absolument méconnaissable, c’est pas un nez qu’on lui a fait, c’est un interrupteur. Pour ceux qui voudront voir Britney, en chair et en os, sans photoshop, en aout à Paris, c’est presque complet.