Activités culturelles pour enfants : une offre assez diverse et pointue

3:15
  • Copié

Chaque jour, Nadia Daam vous présente son coup de patte personnel.

Nadia Daam a été absente pendant une semaine, elle a donc profité de cette pause forcée pour lire, se cultiver et élargir son horizon.

Non, elle a tapé "infos insolite" dans Google a la recherche de vidéos de pandas qui jouent de l’harmonica ou de caméras cachées slovènes.

C’est donc comme ça qu’elle est tombée sur cette information "insolite". La France accueille le premier opéra pour bébé et même pour nourrissons. Ça se passe au théâtre du Chatelet à Paris. Et il s’agit bien d’un vrai opéra, avec des vrais artistes lyriques sur scène et des vrais bébés dans la salle.

Ça s’appelle "Bambino" et ça a été écrit et composé pour les bébés de six à 18 mois. Avec une ouverture, deux actes et un entracte. Evidemment, le dispositif est adapté, les enfants sont installés sur des coussins au sol, ils ont le droit de faire du bruit, de pleurer, de s’endormir.

Mais il y a mieux, figurez-vous que le centre Pompidou, à Paris, toujours, vient lui de lancer ses visites pour les 0-2 ans. Il s’agit d’un parcours de 30 minutes autour d’œuvres contemporaines. Et cela illustre à quel point les bébés et enfants d’aujourd’hui ont droit à des activités culturelles pointues, peut-être un peu trop.

C’est ça être un bébé ou un enfant en 2018, c’est être potentiellement abreuvé à d’opéras, des webradios, d’expos, des livres de contes malgaches.

Cette surstimulation peut même commencer in utero puisqu’on trouve désormais des appareils qui diffusent des sonates de mozart a travers le ventre de la femme enceinte car paraît-il faire écouter de la musique classique a un fœtus augmenterait significativement son QI. Ce qui est évidemment faux, c'est comme si on disait que les enfants qui écoutent Maitre Gims deviennent un peu plus cons. Ah non, si ça, c’est vrai.

Bref, Pour peu qu’on en ait envie et les moyens, on peut faire de nos enfants des mini-pensionnaires de la Villa Medicis.

Alors que nous quand on était petits, le seul spectacle vivant auquel on avait droit, c’était éventuellement  quand nos parents  jouaient à "j’ai volé ton nez".  Aujourd’hui un enfant de six ans sait qui est Myazaki, Nadia Daam à 6 ans, elle pensait qu’un artiste c’était Corbier.

Évidemment, on ne peut que se réjouir que les enfants aient désormais accès à des activités culturelles un peu plus riches que la confection de pâte à sel ou la lecture de l’âne Tro-tro.

Mais enfin, on peut quand même se demander si un enfant de 18 mois ne retirera pas toujours davantage de plaisir à explorer ses cloisons nasales qu’à observer un Jeff Koons. D’ailleurs, même pour un adulte, se curer le nez est intellectuellement plus enrichissant que Jeff Koons.

D’autant que le fait d’être perpétuellement sollicité de la sorte quand on est enfant, peut avoir des conséquences graves : il y a peu, on découvrait que des enfants de maternelle pouvaient être victimes de brun out parce que leur temps libre était entièrement dédié à l’apprentissage d’un art ou d’une discipline.

En plus, que vous trainiez votre bébé au musée le samedi matin ou que vous le colliez devant Gulli, le résultat sera le même : ce sera un adolescent infect qui téléchargera du porno, écoutera de la merde, se coupera la frange tout seul, et écrira "ça va", "sava". Alors franchement, autant le coller devant Debout les zouzous et faire une grasse mat. 

Les chroniques des jours précédents