La menace flotte encore et toujours dans l'air

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SAISON 2016 - 2017, modifié à

Chaque matin, Natacha Polony nous présente les différents éditos qui font la Une de la presse.

Menace, c’est un mot qui flotte et se répand dans l’air, et l’empoisonne peu à peu.

Dans les éditoriaux ce matin, le nouveau visage du terrorisme djihadiste se superpose au souvenir des tours jumelles, il y a 15 ans. "Le drame américain a soulevé une tempête qui continue de bouleverser la planète, écrit Paul Caraci dans le Midi Libre. Et il s'en est fallu de peu, ces derniers jours, pour que Notre-Dame de Paris ne verse à son tour ses larmes. Alors que les États-Unis utilisent désormais des drones pour combattre à distance les racines du mal jihadiste, Al Qaïda et Daech pilotent en direct leurs kamikazes sanguinaires, désormais des deux sexes, via des réseaux comme Telegram. Et l'on réalise qu'en termes de hautes technologies, les basses idéologies ont désormais un hashtag d'avance".

Face à cette menace, les commentateurs ne voient qu’une triste guéguerre politique. Yves Thréard, dans le Figaro, dénonce l’injustifiable immobilisme du pouvoir, et Pascal Coquis, dans l’Alsace, décrit une parole politique en plein désarroi. Il aurait urgence, pourtant. Dans le Courrier Picard, Jean-Marc Chevauché nous parle de Mohamed Manoubi. Il a ouvert son salon de coiffure à Albert, dans la Somme, il y a un mois et demi. Comme tous les artisans, il travaille dur pour ne rien devoir à personne. Mais voilà, "ils ont frappé". Ils ? Ceux qui ont déposé une tête de porcelet grillé devant sa porte, en pleine nuit. "Mohamed est notre frère en humanité, écrit Jean-Marc Chevauché. Et tous autant que nous sommes, qui n’avions jamais mis les pieds à Albert, nous avons furieusement envie de faire des kilomètres pour nous y rendre". On peut se réjouir, qu’il n’y ait pas eu jusqu’à présent davantage de débordements. Mais le pouvoir politique ne devrait pas abuser de la capacité de retenue d’une population désormais à cran.