Natacha Polony, La Revue de presse 03.12.2015 1280x640 3:22
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La presse quotidienne revient jeudi matin sur l'inquiétude mondiale autour de l’État islamique.

Ce matin en Une de vos journaux :

Chacun creuse son sillon et mène ses combats.
La Croix : Front National, pourquoi il inquiète.
Libération : Front national : l’Amer monte.

D’autres nous annoncent la mort de nos libertés.
Le Monde : Le plan de l’Élysée pour durcir l’état d’urgence.
Politis : Sale temps pour la démocratie.
L’Obs qui marie les deux : visage de Marine le Pen sur fond noir : l’autre état d’urgence.

État islamique

Dans Le Point, Régis Debray s’interroge sur la notion d’ennemi. Il déplore, dans cette guerre asymétrique, l’oubli par l’Occident de ces mots de Jaurès évoquant "les réserves mystérieuses de volonté et de courage que se prépare une âme d’homme quand, à l’approche de l’épreuve mais encore maîtresse d’elle-même, elle a échangé avec d’autres âmes le serment de mourir pour une idée". Et de cet oubli découle sans doute notre fragilité. Les actions militaires y suffiront-elles ?
En Une du Figaro : Les Occidentaux montent en puissance contre Daech. Mais l’article qu’il faut lire dans le journal est celui qui nous décrit la dernière mouture du magazine en ligne de l’État Islamique. Il est paru le 30 novembre sous le titre : La France à genou, et dans sa logorrhée, on trouve la suite du programme. La demande faite aux "vrais musulmans" de retirer leurs enfants des écoles françaises pour délaisser l’éducation des mécréants servant à imposer le mode de pensée corrompu établi par la judéo-maçonnerie.
Autres recommandations : combattre et tuer tous ces corrupteurs et notamment les professeurs qui enseignent la laïcité aux enfants. C’est l’ennemi qui nous désigne et par ce délire verbal, il nous rappelle ce que nous devons défendre.

Progrès de la science

Une chose est sûre, ça ne doit pas plaire à l’État Islamique, mais est-ce pour autant un véritable progrès ?
La Une du Parisien nous décrit un phénomène en progression : la congélation d’ovocytes. Le journal est allé interroger deux jeunes femmes, 36 ans chacune, qui ont choisi de faire vitrifier leurs ovocytes à Barcelone pour arrêter de garder un œil sur l’horloge biologique. Parce que les études sont longues, parce que les couples sont fragiles et parce que, nous dit une sociologue, cela leur permet de continuer à espérer qu’elles vont bientôt rencontrer le Prince Charmant, celui avec qui elles auront envie de faire un enfant. Le journal défend une technique qui, bien encadrée, aurait plus d’avantages que d’inconvénients. Avantages immédiats sans doute, mais qui entérinent des évolutions sociales faites d’incitation à la performance professionnelle et de délitement de liens humains.

 

C’est une femme et elle éclaire le monde, mais on ne savait rien d’elle. Le journal 20 minutes nous apprend que la statue de la liberté avec ses traits hiératiques et son nez droit fut inspirée au sculpteur Bartholdi par un voyage en Égypte vers 1855. C’est le dessin d’une belle paysanne voilée qu’il avait utilisé pour un projet de statue devant orner le Canal de Suez et symbolisant l’Égypte portant la lumière vers l’Asie. Mais pour incarner la Liberté, la belle égyptienne a gardé sa chevelure au vent. Et dans la lumière qu’elle porte, il y a le savoir, les Droits de l’Homme et la Laïcité.

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