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La presse quotidienne revient ce lundi sur la candidature de Manuel Valls à la présidentielle qui devrait intervenir en fin de journée.

Ce matin en Une de vos journaux, on attend. On sait que ça va venir. C’est pour tout à l’heure :
La Croix : Le temps de Valls.
L’Opinion : Manuel Valls à l’assaut de la gauche.
Les Échos : Valls engage la bataille de 2017 en terrain miné.
Le Figaro : Le PS attend Valls et s’inquiète pour la suite.
L’Humanité : Après la décision de Hollande, un passif qui ne passe pas.
Le Parisien : Le grand désarroi du peuple de gauche.
Et Libération rend hommage au géant de la satire : Gotlib est mort : glacial.

Autriche et Italie

Le résultat autrichien est tombé suffisamment tôt pour que la presse écrite puisse réagir à l’élection du candidat écologiste. L’Autriche en vert et contre tout, titre Libération. Mais comme le souligne, dans Le Parisien, un militant du parti d’extrême-droite : "Cette présidentielle a été une catastrophe pour tous les partis établis". Il faut aller chercher dans Le Figaro pour comprendre comment on en arrive là. Nicolas Barotte est allé interroger les habitants de Nickelsdorf, petit village à la frontière avec la Hongrie et qui constitue le premier point d’entrée en Autriche pour les migrants. "Entre le 5 septembre et le 17 octobre 2015, raconte le maire, 300.000 personnes sont passées par ici". Il explique les tensions dans le village autour de l’accueil de ces réfugiés, le silence de la Chancellerie qui n’a pas daigné lui répondre. Mais une autre vague pourrait déstabiliser l’Europe, une vague venue d’Italie. Les journaux ont bouclé trop tôt pour annoncer la large victoire du Non et la démission de Mattéo Renzi. Arrivederci, titre le Huffington Post. Mais pour comprendre ce qui s’est joué, il faut lire l’article de Coralie Deleaume sur Le Figarovox, pourtant écrit avant le résultat. Il analyse la fragilité du système bancaire italien, le faible investissement des entreprises et de l’État, la libéralisation du marché du travail par les premières lois Renzi et le taux de chômage qui a augmenté. Certains en Europe imaginent qu’une chute de Mattéo Renzi pourrait aboutir à un gouvernement de technocrates mettant en œuvre les réformes auxquelles les Italiens sont rétifs. Un doux fantasme. D’autant que l’expérience a déjà eu lieu en Italie avec Mario Monti et s’était soldée par un échec. Plus probable, une crise politique qui relancerait la crise de l’euro.

Valls

"Mais que vient-il donc faire dans cette galère, se demande Cécile Cornudet dans Les Échos ? Manuel Valls, candidat probable à la primaire socialiste, lui qui la jugeait dangereuse pour un parti au pouvoir. Manuel Valls, renvoyé aux jeux partisans quand d’autres partent seuls (Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon) avec le flambeau recompositeur qu’il rêvait de porter". "Il va s'engager en acrobate de cirque politique dans le champ de mines criblé de pièges des primaires socialistes,  écrit Hervé Chabaud dans l’Union. Comment peut-il incarner le rassemblement des gauches alors qu'il a tout fait pour attester qu’il y avait des clans irréconciliables". On les trouve dans Le Parisien, qui est allé interroger ce peuple de gauche désabusé. Annie, retraitée, qui surnomme François Hollande "le camembert" parce qu’il coule tout seul. Sylvain, 41 ans, qui estime que "quel que soit le parti, y’en a que pour les grosses boîtes et le CAC 40". Rassembler ? Une gageure.

Bibliocoaching

Vous ne savez pas ce que c’est ? D’après Olivia de Lamberterie, dans Elle, c’est la nouvelle folie en librairie. Les gourous du développement personnel ont découvert que les livres, ça faisait du bien. Plutôt que du Prozac, prenez du Balzac. Alors, l’éditorialiste nous invite à lire Maya Angelou, afro-américaine militante du droit civique, disparue en 2014. Une femme qui a passé son bac à 17 ans, enceinte de huit mois, qui a élevé seule son fils et qui fut la première étudiante noire dans une école privée. "Comment les mots de cette femme, née à Saint-Louis en 1928, peuvent-ils résonner si fortement à nos oreilles ? C’est le miracle, non de la bibliothérapie, mais de la littérature". Ajouterons que le miracle, c’est que la littérature nous enrichit aussi quand elle est sombre, troublante, et qu’elle ne fait pas dans le bon sentiment.

 

Dans les pages l’Époque du Monde, on apprend l’existence en Suède du  jämställd snöröjning, ou "déneigement favorisant l'égalité". Ces pionniers du féminisme se sont avisés que les femmes empruntaient majoritairement les trottoirs pour emmener les enfants à la crèche alors que les hommes utilisent davantage des voitures. Donc, on a décidé de déneiger en priorité les trottoirs plutôt que les routes pour rétablir l’égalité. Résultat : un énorme embouteillage suite à une tempête de neige. Le réel est complexe, rétif aux utopies, parfois sombre. La politique, c’est de prendre en compte le réel, et les hommes tels qu’ils sont. Sinon, il y a l’URSS ou Cuba.