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La presse quotidienne revient ce jeudi sur les grandes manœuvres législatives et sur la capacité du nouveau président à surprendre.

Ce matin en Une de vos journaux on s’interroge sur les leviers du pouvoir. Aux États-Unis, où Donald Trump se protège contre les enquêtes du FBI :
Les Échos : Trump et la Russie : la crise qui ébranle la Maison Blanche.
Libération : Les Hommes russes du président.

En France également :
Le Monde : Comment Macron veut diriger la France.
L’Opinion : administration Macron : Rien ne change pour que tout change.

Pour l’heure, grandes manœuvres législatives. Parmi les éditorialistes on s’extasie sur la capacité du nouveau président à briser les carcans, à dynamiter, à ringardiser. Surprendre serait sa devise. Mais comme le remarque l’Opinion, si la majorité parlementaire du président élu reste à créer, le choix des hauts fonctionnaires et des conseillers ministériels avance vite. Pour une raison simple : ils étaient déjà presque tous ralliés. "En Marche a bénéficié d’un appui colossal, jusque dans les dons perçus, de très nombreux serviteurs du précédent gouvernement". Vraie fausse alternance ? s’interroge l’Opinion. Dans le Figaro, Vincent Trémollet de Villers voit derrière cette victoire un paradoxe : les idées, dans cette campagne, ont perdu la bataille. Face au règne de la morale, d’abord. Puis face à des affects et des oppositions infantiles entre ouverts et fermés, les ponts et les murs. D’où l’irrésistible ascension du Mark Zuckerberg du suffrage universel. "Pour l’éternel gagnant, les concepts comptent moins que les solutions". Emmanuel Macron est indéniablement un intellectuel, mais qui retient la maxime d’Audiard : "deux intellectuels assis iront toujours moins loin qu’une brute qui marche".

La possibilité des réformes

Peut-il réussir ? C’est la question sous-jacente, un peu partout dans la presse. Aujourd’hui en France est retourné voir les salariés de l’usine Pentair de Ham qu’Emmanuel Macron avait rencontrés pendant sa campagne. Ils ont continué leur combat pour obliger le groupe américain à retrouver un repreneur. "Le temps et les lois ont joué en notre faveur, explique une salariée. En Angleterre, au bout d’un mois, nous étions morts". Un hasard, la commission européenne, dit l’Opinion, veut entendre "les craintes de ceux pour lesquels la mondialisation est synonyme de perte d’emploi, d’injustice sociale ou de normes moins ambitieuses en matière d’environnement, de santé ou de protection de la vie privée". Mais ne nous emballons pas, le vice-président de la commission chargé de la croissance a rejeté la proposition française d’un Buy european act. "Des quotas qui obligeraient les autorités à acheter des services ou des produits indépendamment de la qualité et du prix, uniquement sur base de l’appartenance géographique, ne cadreraient pas du tout avec les principes concernant la passation des marchés publics visant à protéger l’argent du contribuable". Le contribuable pourra donc continuer à payer des charges pour compenser le chômage de masse.

Poubelle nucléaire

C’est un avertissement. Le Monde s’intéresse à un incident survenu sur l’immense site de stockage de déchets nucléaires de Hanford dans l’état de Washington. Un site construit à partir de 1943 vaste comme 15 fois Paris. Un tunnel s’est effondré, les 5.000 employés ont été priés de se confiner et de s’abstenir de manger et de boire. Mais rien de grave, précise la Direction. Les 200.000 m3 de déchets chimiques et radioactifs continueront à s’entasser.

Trump et le FBI

Le limogeage du patron du FBI est partout. Comme un souvenir du Watergate, et donc une préfiguration d’un éventuel impeachment. Mais en attendant l’épilogue, il est plus intéressant d’aller sur le site de Télérama lire l’enquête sur Palantir. Le Palantir, dans le Seigneur des anneaux, c’est une pierre magique qui permet de voir partout, tout le temps. C’est le nom de la start-up numéro 1 du Big Data, cofondée par Peter Thiel, aujourd’hui conseiller numérique de Donald Trump. Palantir cultive le secret mais en six ans, elle a accumulé 340 millions de dollars de contrats avec les autorités américaines et c’est cette entreprise, ou plutôt sa filiale française, que la DGSI a choisi pour des analyses de métadonnées. Un appel d’offres classifié mais qui inquiète certains alors que la NSA ne se prive pas d’écouter la France.

 

Dans l’orgie de documentaires sur l’ascension d’Emmanuel Macron, une scène a retenu l’attention, celle du cordon bleu. Dans un restaurant d’autoroute, le futur président demande cette escalope panée au fromage et se voit répondre qu’elle est réservée au menu enfant. Sur le site Slate, un restaurateur s’amuse de la scène. Le film, résolument hagiographique, a gommé toutes les aspérités. Emmanuel Macron, seul président depuis François Mitterrand à connaître et apprécier un peu le vin ne boit jamais devant la caméra. Pas d’alcool, et pour le petit moment bouffe du film, une nourriture insipide, "pas d’os, même pas l’hypothèse d’un légume et deux viandes dépourvues de tout souvenir d’une forme animale". De la comfort food si ringarde qu’elle en devient snob, mais surtout rassurante, car enfantine. La question, c’est de savoir qui va déguster après.