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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le patron d’Uber était reçu hier à l’Élysée avec plusieurs autres grands patrons de la tech (comme Mark Zuckerberg de Facebook ou Satya Nadella de Microsoft). Uber veut se donner une image plus sociale.

Uber est clairement engagé dans une opération séduction à l’égard de ses chauffeurs. Ils sont trois millions dans le monde et 35.000 en France ! Il veut gommer une image d’exploiteur, de moins-disant social, mauvaise aussi vis-à-vis des clients. D’où l’annonce hier d’une couverture sociale minimale, 1.000 euros en cas d’hospitalisation par exemple. Couverture payée par Uber et valable pour toute l’Europe. Pourquoi ce geste ? Parce qu’au-delà de l’image, Uber cherche à retenir ses chauffeurs. Sa grande crainte, c’est de se faire "ubériser" lui-même par un concurrent chinois comme Didi, par exemple, qui est en train de débarquer en Europe et qui réclame une commission moins élevée à ses chauffeurs.

Mais Uber est-il rentable ?

Aujourd’hui oui dans les pays développés. Ses comptes ne sont pas publics (ils le seront bientôt car il va entrer en Bourse l’an prochain) mais on sait qu’il gagne beaucoup d’argent, notamment en France. Et du coup ses ambitions sont très grandes : il cherche à nouer des accords avec d’autres sociétés de transport, y compris publiques, pour intégrer dans l’appli Uber toutes les offres de transport existantes : métro, bus, vélo. À New York par exemple, on pourra bientôt acheter une carte de métro via l’appli Uber. Un peu comme Amazon dans la distribution, Uber veut envahir tout l’univers des transports. Jusqu’à un projet fou de taxis volants annoncé pour 2025. Sa surface financière, aujourd’hui, lui donne les moyens de ces ambitions. Et lui permet accessoirement d’être un peu plus social qu’à ses débuts.