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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Ça commence aujourd’hui à Paris. Les négociations autour du traité mondial contre la pollution plastique, Elles dureront jusqu’au 2 juin.

L’initiative d’un traité mondial contre la pollution plastique vient d’une résolution de l’Assemblée des Nations unies de mars 2022. Depuis, des négociations rassemblent 193 États. Première réunion en Urugay en mars 2022. Il y en aura 3 autres après Paris d’ici à 2024.

L’objectif est "un texte contraignant et comportant des mesures prenant en compte l’ensemble du cycle de vie des plastiques ; production, consommation et jusqu’à leur fin de vie”.

À problème planétaire, les solutions ne peuvent être que planétaires

Le plastique est le troisième matériau le plus fabriqué au monde, après le ciment et l’acier. 460 millions de tonnes chaque année.

Les microplastiques sont partout; dans le corps humain, l’air, les océans.Il n’y a qu’un traité mondial pour mettre fin à cette pollution.

Cela mène quand même à plusieurs réflexions.

La première : attention à la plasticophobie. Ce matériau est décrié, mais il ne faut pas oublier les progrès considérables qu’il a permis, en termes de sécurité, d’hygiène, de confort, de practicité.

Réflexion qui mène à la deuxième : le plastique, c’est un matériau du développement. En Europe, aux Etats- Unis, son essor a précédé la mise au point des techniques de recyclage. Et la production a toujours plusieurs longueurs d’avance. En Europe, on collecte 35% seulement des déchets plastique, soit 10 millions de tonnes. La moitié est recyclé. Et il est encore possible de mettre sur le marché des plastiques qu’on ne sait pas traiter. 

Réflexion qui en mène à une troisième

Le développement planétaire a conduit à une hausse massive des productions de plastique. depuis 2000, Le monde a produit plus de plastique  que durant les 50 ans précédents.

Dans les pays développés, on a donc deux leviers à activer d’urgence. D’abord, une baisse drastique des quantités produites. Notamment pour les usages uniques et emballages. Et ensuite, intensifier collecte, recyclage et incorporation des résines récupérées dans de nouveaux produits, ce qui pose encore des problèmes toxicologiques, ou de qualité.

Mais on doit aussi agir sur un autre front

En suivant un axe nord sud.  Philippines, Inde, Malaisie, Chine, Indonésie. Ce sont les cinq pays qui rejettent le plus de plastique dans l’Océan. Ca ne dit rien des déchets terrestres. Mais ça dit que nombre de pays en développement sont encore à la phase qu’a connu l’Europe dans les années 60/70, où on produisait le plastique sans se soucier de sa fin de vie. D’ailleurs, les pays du sud n’ont souvent pas les moyens de gérer aucun des déchet créés par le développement rapide.

On ne peut pas agir autant sur la production qu’en Europe, parce qu’on ne peut pas brider la hausse du standard de vie chez des populations qui sortent de la pauvreté. On peut cependant éviter la dérive  du jetable. Et s’il y a une action de coopération mondiale à mener et à financer, c’est d’accélérer la phase qui en Europe a pris 50 ans : celle de la gestion du déchet.