Taxation des yachts : "Les navires étrangers iront dans des ports étrangers"

Les yachts pourraient être davantage taxés qu'aujourd'hui.
Les yachts pourraient être davantage taxés qu'aujourd'hui. © XAVIER LEOTY / AFP
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Anne-Laure Jumet, avec T.LM. , modifié à
Le gouvernement réfléchit à taxer davantage les yachts pour éteindre la polémique sur l'ISF. Une idée contre laquelle les professionnels du secteur s'insurgent.

Opération déminage en cours pour le gouvernement. Confronté à de nombreuses critiques sur la sortie des valeurs mobilières de l'ISF (contrairement à l'immobilier), l'exécutif cherche des moyens de taxer davantage les biens de luxe. Grosses cylindrées, jets privés… Comme eux, les yachts sont dans le viseur du Premier ministre Édouard Philippe, qui se dit favorable à l'augmentation de telles taxes sur ces biens dans une interview à Libération, mercredi. Mais face à lui se dressent désormais les professionnels de ces secteurs.

Fuite des yachts vers l'Italie ou l'Espagne ? Pour Jacques Gonzales, président du groupement des équipages professionnels du yachting, les pistes avancées par le gouvernement sont en effet "une belle idée pour des gens qui n'ont aucune notion de ce que c'est que notre profession et de ce que représente la grande plaisance. S'ils pensent toucher des navires étrangers en mettant des taxes supplémentaires, ceux-ci iront dans des ports étrangers, comme l'Italie et les Espagne, qui les accueillent à bras ouverts en ce moment."

Un écosystème lié aux yachts, défendent ses promoteurs. L'image dont ils pâtissent dans l'opinion irrite les professionnels du luxe, qui préfèrent mettre en avant l'utilité de cette filière : "On est une industrie qui rapporte beaucoup à la France, avec 1,7 milliard d'euros de retombées. On ne voit que des taxes pour les riches alors qu'on a 2.500 marins français employés sur des yachts et 3.200 PME qui travaillent autour du grand nautisme, le fleuriste du coin, le restaurateur et tant d'autres exemples. Malheureusement, personne n'en tient compte." Devant la fronde de nombreux élus sur les biens ostentatoires, qui germe au sein-même de la majorité, l'inclinaison de l'exécutif pourrait cependant très vite se transformer en hausses de taxes concrètes.