Retraites : pour le président du Medef, ne pas augmenter l'âge de départ, c'est "mentir par omission"

S'il se prononce pour un relèvement général de l'âge de la retraite en raison du vieillissement de la population qui menace l'équilibre financier du système, Geoffroy Roux de Bézieux s'est en revanche déclaré favorable à son individualisation
S'il se prononce pour un relèvement général de l'âge de la retraite en raison du vieillissement de la population qui menace l'équilibre financier du système, Geoffroy Roux de Bézieux s'est en revanche déclaré favorable à son individualisation © ERIC PIERMONT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Alors qu'Emmanuel Macron a évoqué un possible abandon du système des retraites fondé sur un âge légal de départ, le président du Medef estime que ne pas augmenter l'âge de départ, c'est "mentir par omission."

Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, a estimé mardi sur France Inter que faire l'économie d'un relèvement de l'âge du départ à la retraite revenait à "mentir par omission aux Français".

Interrogé sur sa réaction face à la proposition d'Emmanuel Macron d'une refonte du système de retraites sur la base d'une durée de cotisation plutôt que d'un relèvement de l'âge de départ, Geoffroy Roux de Bézieux a déclaré qu'"il faut faire les deux".

"J'espère que ce n'est pas une manœuvre pour enterrer la réforme"

"On a une impasse financière en 2025 et il faudra augmenter le nombre d'annuités et passer à 43 ans, mais on ne fera pas l'économie de l'âge et c'est mentir par omission aux Français que de dire le contraire", a-t-il dit.

"Je ne vais pas accuser le président de la République de mensonge par omission, je veux simplement dire que la vérité c'est qu'on est dans un système" où ce sont "les actifs qui payent pour les retraités", a poursuivi le président du Medef. "J'espère que ce n'est pas une manœuvre pour enterrer la réforme", a encore déclaré Geoffroy Roux de Bézieux.

"Dans le privé, les gens qui partent aujourd'hui partent à 63 ans"

"On est le seul pays au monde à avoir 100%" de répartition intergénérationnelle dans notre système de retraites, a-t-il encore affirmé, alors que la retraite par capitalisation prévaut aux Etats-Unis et que l'Allemagne connaît un système mixte.

Par ailleurs il a souligné que "la vérité aujourd'hui, c'est que dans le privé la retraite aujourd'hui ce n'est pas à 62 ans. Dans le privé, les gens qui partent aujourd'hui partent à 63 ans" en moyenne.

S'il se prononce pour un relèvement général de l'âge de la retraite en raison du vieillissement de la population qui menace l'équilibre financier du système, Geoffroy Roux de Bézieux s'est en revanche déclaré favorable à son individualisation "pour prendre en compte les gens qui ont commencé à travailler tôt".