Pixmania sera fixé sur son avenir vendredi

Capture Pixmania.com
Pixamania a été placé en redressement judiciaire le 14 janvier. © Capture Pixmania.com
  • Copié
Aurélien Fleurot avec M.S. , modifié à
Le tribunal de Nanterre va choisir vendredi le repreneur de ce pionnier du e-commerce, placé en redressement judiciaire il y a trois semaines.

Vendredi est une journée décisive pour Pixmania. Le tribunal de Nanterre va se prononcer sur l’avenir de ce pionnier du e-commerce, placé en redressement judiciaire le 14 janvier. Il y a deux repreneurs possibles et il est sûr qu'aucun d'entre eux ne propose de reprendre tous les salariés. L'offre qui devrait être retenue ne garantirait qu'une quarantaine d'emplois, dans un groupe qui compte encore près de 300 salariés en France.

Un problème de repositionnement. Le déclin de Pixmania est symbolique des sites de vente en ligne, soumis à une féroce concurrence. Au début des années 2000, Pixmania était un site incontournable. Il a été le premier en Europe à proposer des tirage de photos en ligne, puis de l'équipement photo et vidéo. Il a atteint des sommets en 2010, avec près de 900 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cinq ans plus tard, ce chiffre était divisé par quatre. Les salariés sont désemparés : "On envoyait 80.000 articles par jour, maintenant c'est au mieux 200".

Cette chute vertigineuse s'explique en partie par un problème de positionnement face à la concurrence, selon Yves Marin, spécialiste de la grande distribution au cabinet Kurt Salmon. "C’est un marché qui s’est écrémé et qui a été cruel pour les acteurs les plus fragiles", explique-t-il. "Pixmania a été pris en sandwich entre la croissance très forte des gros sites, comme Amazon et CDiscount et le regain d’activité des magasins physiques, comme la Fnac, Darty et d’autres."

Un modèle à réinventer. D'autres sites ont été sauvés par un rachat, comme Rue du Commerce qui appartient aujourd’hui à Carrefour. Dans le cas de Pixmania, les syndicats dénoncent une gestion désastreuse de ce fleuron du web. Quelle que soit la décision du tribunal de Nanterre aujourd'hui, l'entreprise devra changer de modèle.