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Elise Denjean avec Laura Laplaud , modifié à
Pour inciter les propriétaires de logements vacants à mettre leur bien sur le marché locatif, le dispositif "Louer abordable" va être renforcé, a annoncé la ministre chargée du Logement Emmanuelle Wargon. Si les propriétaires louent leur bien avec une décote par rapport au prix du marché, ils bénéficieront d'un avantage fiscal.

Objectif du gouvernement : inciter les propriétaires de logements vacants à mettre leurs biens sur le marché locatif. Il y en aurait plus d'un million en France dont 300.000 dans les zones tendues, celles qui connaissent une forte demande. Pour les encourager, la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon a présenté lundi les contours d'un nouveau dispositif : "Louer abordable". Elle a annoncé vouloir "simplifier" et renforcer ce dispositif déjà mis en place sous sa prédécesseure Emmanuelle Cosse.

En place à partir du premier trimestre 2022

Le dispositif sera simplifié à partir du premier trimestre de l'année prochaine. Concrètement, il s'agit d'une aide financièrement. Pour compenser les efforts de celles et ceux qui acceptent de louer leur bien en-dessous des prix du marché, les propriétaires bénéficieront d'une réduction d'impôt quasi équivalente à la baisse du prix qui pourrait correspondre à près de deux mois de loyer net.

Une annonce qui n'encouragera certainement pas les propriétaires à baisser les loyers selon Christophe Demerson, président de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI). "Le problème, c'est qu'au départ, on part d'une bonne idée. Le mécanisme est intelligent, mais en réalité, c'est une usine à gaz", a-t-il déclaré au micro de Romain Desarbres. "Il n'y a pas du tout de simplification, donc en réalité, c'est un effet d'annonce et c'est uniquement une usine à gaz."

"Il n'y a pas de baisse quasi équivalente"

Emmanuelle Wargon a fourni quelques exemples concrets. Si vous louez votre logement 30% moins cher que le prix du marché, vous bénéficierez d'une réduction d'impôts de 30%. "Ils n'ont pas la même calculette que les propriétaires à Bercy", lance Christophe Demerson. "Il n'y a pas de baisse quasi équivalente, il faut surtout regarder à partir de quel loyer on se base. Les propriétaires privés ont un observatoire des loyers, Clameur, peut-être que si on part de cet observatoire, il y aura quelque chose à faire mais en attendant, on est prudent et plus que prudent parce que les cadeaux, les propriétaires ne les voient pas souvent."

Autre problème pour les propriétaires : la difficulté à expulser les mauvais payeurs. "Les gens sont inquiets, c'est très peu de personnes qui ne payent pas, environ 1% mais le problème c'est que ce pourcentage empoissonne la vie de tous les propriétaires bailleurs, tout le monde est frileux", a-t-il conclu.