Ford Blanquefort : Bruno Le Maire et Alain Juppé haussent le ton

Alain Juppé assure que "Ford continue à nous mener en bateau".
Alain Juppé assure que "Ford continue à nous mener en bateau". © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP , modifié à
À l'issue d'une réunion avec des élus locaux et des représentants des salariés de Ford lundi, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire et le président de Bordeaux métropole Alain Juppé se sont élevés contre le choix de Ford de privilégier la fermeture de l'usine à un repreneur.

Ford préférerait fermer son usine de Blanquefort, dans la banlieue bordelaise, plutôt que de négocier une reprise par le strasbourgeois Punch, a affirmé lundi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, se disant "en désaccord total" avec cette option. Un désaccord partagé par le président de Bordeaux Métropole Alain Juppé qui a quitté une réunion sur le sujet avant la fin.

Bruno Le Maire en "désaccord total" avec Ford. "J'ai eu le président de Ford vendredi dernier au téléphone et le président m'a annoncé qu'entre une reprise du site par Punch et la fermeture de l'usine, l'option privilégiée par Ford était la fermeture de l'usine. Je suis en désaccord total avec ce choix", a déclaré Bruno Le Maire à Bordeaux, à l'issue d'une réunion avec des élus locaux et des représentants des quelque 850 salariés.

"Les choses ne se présentent pas bien". De son côté, Alain Juppé a affirmé que "Ford continue à nous mener en bateau". Interrogé à sa sortie au bout de vingt minutes de la réunion qui s'est poursuivie sans le maire de Bordeaux, ce dernier a estimé devant quelques journalistes que les "choses ne se présentent pas bien" pour la reprise du site girondin de FAI (Ford Aquitaine Industries) qui fabrique des boîtes de vitesse et emploie quelque 850 salariés. 

"Ford ne prend pas d'engagement pour favoriser la seule proposition de reprise sérieuse aujourd'hui qui est celle de Punch" Powerglide, fabricant strasbourgeois de boîtes de vitesse.

Une aide importante à la clé. "Nous, collectivités territoriales, nous sommes engagées à apporter 12,5 millions d'euros", une contribution qui se répartira entre la région pour deux tiers, et la métropole pour le tiers restant, a-t-il dit, soulignant que "cette aide considérable est au maximum de ce que permettent les règles en vigueur".

"Ford ne cesse de nous raconter des balivernes". À la question de savoir si Ford cherchait à liquider purement et simplement le site de Blanquefort, Alain Juppé à répondu : "je pense que c'est l'idée qu'ils ont derrière la tête". Et d'ajouter : "Ford ne cesse de nous raconter des balivernes et de nous mener en bateau maintenant, ça suffit il faut les mettre face à leurs responsabilités".

En 2013, Punch Powerglide avait racheté, sans supprimer d'emplois, l'ancienne usine General Motors de Strasbourg spécialisée dans la production de boîtes de vitesses automatiques, qui emploie aujourd'hui plus d'un millier de personnes.

Fin février, Ford avait annoncé qu'il cessait tout investissement dans son usine de Blanquefort et qu'il recherchait un repreneur pour le site implanté dans la banlieue bordelaise depuis 1972. Depuis fin juin, des réunions sont régulièrement organisées dans le cadre du calendrier de la procédure du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE).