L'inflation a atteint 4,8% sur un an en avril, après 4,5% en mars, a indiqué l'Insee. Ce niveau est inégalé depuis novembre 1985 et s'explique par la forte hausse des prix de quasiment toutes les catégories de produits, énergie en tête (+26,5%). En avril, les prix de l'alimentation (+3,8%) et des services (+3%) ont aussi nettement accéléré par rapport au mois précédent, où ils étaient en hausse respectivement de 2,9% et 2,3%. "Les plus puissants doivent faire tampon, les grandes marques peuvent différer pour que tout cela ne soit pas un mur d'inflation", a assuré le président du comité stratégique des centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, invité exceptionnel de La France bouge mardi.
Chacun doit prendre sa part
Les Français sont certes de plus en plus nombreux à subir l'inflation des prix de l'énergie et des prix de l'alimentation, mais cela n'est pas liée à l'Ukraine, a tenu à assurer d'emblée Michel-Edouard Leclerc, pour qui l'inflation va continuer à augmenter jusqu'à atteindre "6 à 7% cet été". Pour le président du comité stratégique des centres Leclerc, il est donc nécessaire que les distributeurs (Leclerc, Intermarché, Système U), les industriels ainsi que l'État prennent leur part de responsabilité pour aider les Français. "Moi, distributeur, je ne peux jouer que sur ma marge ou ma capacité de négociation", a-t-il lancé.
Prendre sur ses marges, ou encore verser moins de dividendes... Voilà certaines des solutions évoquées par le président du comité stratégique des centres Leclerc pour aider les Français. Des dispositions qui ne sont en réalité que la suite de ce qu'il a déjà mis en place.
Pour compenser l'inflation, Michel-Edouard Leclerc vendait des carburants à prix coûtant lorsque le prix à la pompe battait des records. Cette offre permettait de faire payer aux automobilistes le prix de l'essence ou diesel en ayant retiré le montant de la marge du magasin, les fameux 18 centimes du litre. Autres aides aux consommateurs : la baguette à 29 centimes et les repas étudiants à un euro. "Je prône des aides ciblées, je préfère qu'on donne plus d'argent à ceux qui en ont le plus besoin", confie-t-il.
Au début du mois, le président a aussi lancé un bouclier anti-inflation garantissant que le prix de 120 articles ne bougerait pas du 4 mai jusqu'au mois de juillet. "On a 18 millions de consommateurs, on veut les choyer", précise-t-il. Dans une tribune publiée dimanche dans les colonnes du Journal du Dimanche, il a aussi plaidé pour la création d’un ministère de la Consommation pour protéger les intérêts des consommateurs.