Entreprises : l'Assemblée dit oui à la publication des écarts de salaires

La gauche a déploré une "illusion de transparence".
La gauche a déploré une "illusion de transparence". © Thomas SAMSON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les entreprises cotées devront communiquer les écarts entre la rémunération de leurs dirigeants et les salaires moyens, mais aussi médians, de leurs salariés.

L'Assemblée nationale a donné son feu vert vendredi à la publication des écarts de salaires dans les grandes entreprises, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron, adoptée dans une version jugée trop limitée par l'opposition de gauche. Le projet de loi Pacte, examiné en première lecture par les députés, oblige les entreprises cotées à communiquer les écarts entre la rémunération de leurs dirigeants et les salaires moyens de leurs salariés mais aussi médians, ainsi que les évolutions de ces ratios au cours des cinq dernières années.

La rémunération médiane, ajoutée au texte par le gouvernement via un amendement, représente "un indicateur plus pertinent pour comprendre la situation salariale dans les entreprises", a expliqué Delphine Gény-Stephann, secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances. Le chef de file du groupe LREM à l'Assemblée, Gilles Le Gendre, a salué sur Twitter "un bond en avant vers la transparence et contre les rémunérations abusives".

Oxfam déplore "un bond sur place". C'est au contraire "un bond sur place", a déploré sur le réseau social Manon Aubry, porte-parole de l'ONG Oxfam. L'amendement du gouvernement donne "l'illusion de la transparence sur les écarts de salaires mais sera inexploitable en pratique", a estimé la représentante de l'ONG, qui préconisait une publication par quartiles - valeurs qui partagent la distribution des salaires en quatre parties égales - pour affiner les informations. Ce que socialistes, communistes et insoumis ont réclamé en vain.

Le gouvernement et les rapporteurs s'y sont opposés, estimant que de telles données étaient "trop invasives" et exposeraient les salariés à des tensions. Cela révélerait des "informations essentielles sur les entreprises qui peuvent porter atteinte à (leur) compétitivité", a affirmé la co-rapporteure thématique Coralie Dubost (LREM).