Crise boursière : en Europe, une accalmie en trompe-l’œil

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Emmanuel Duteil et Louis Hausalter , modifié à
Contrairement aux marchés asiatiques, les indices européens repartent à la hausse mardi. Mais il ne s'agit que d'un rebond technique.

Pendant que l'Asie dévisse, l'Europe résiste. Les places boursières européennes sont clairement orientées à la hausse mardi, après un "lundi noir" sur les marchés du monde entier. A Paris, le CAC 40 a gagné 4,14% mardi, tandis que Londres, Francfort, Amsterdam, Milan ou encore Lisbonne s'envolaient aussi.

Un optimisme qui contraste avec la morosité des places boursières asiatiques, qui ont continué de dégringoler mardi. Shanghaï a clôturé en baisse de 7,63%, après sa chute de 8,49% lundi. Pas mieux pour Tokyo, qui a perdu près de 4%.

Comme une période de soldes. Pourquoi cette différence ? L'Europe serait-elle finalement épargnée par la contagion boursière ? Non point. Ce qui se passe sur les places européennes s'appelle en termes boursiers un rebond technique. Explication : après de très fortes baisses, il y a toujours de bonnes affaires à portée de main en Bourse, les prix des actions ayant beaucoup diminué. C'est un peu comme une période de soldes ! Ce sont d'ailleurs les valeurs massacrées lundi qui remontent le plus mardi, comme Renault ou ArcelorMittal.

Cela veut-il dire que tout va bien ? Pas du tout. Les places financières européennes subissent indéniablement une forme de correction après de très fortes hausses ces derniers mois, qui contrastaient avec les doutes sur la croissance mondiale. Le ralentissement du moteur chinois en est le principal facteur.

En France, l'exécutif se veut rassurant. "Il y a beaucoup de risques, et particulièrement la Chine aujourd'hui", a d'ailleurs reconnu le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, mardi à Berlin. Tout en voulant rassurer sur le plan de l'économie intérieure, en affirmant que "la croissance française pour 2015 n'est pas menacée par la crise chinoise". Un credo déjà martelé la veille par François Hollande. "L'économie mondiale est suffisamment solide pour avoir des perspectives de croissance qui ne sont pas seulement liées à la situation en Chine", a assuré le chef de l'Etat.

Il n'empêche, le contexte reste très incertain, et l'incertitude est la pire crainte des marchés. Les Bourses risquent encore de jouer au yoyo dans les semaines à venir.

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Qui a eu l'idée d'inventer la Bourse ? par Europe1fr