Crise boursière : quel impact en France ?

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Emmanuel Duteil avec , modifié à
Si la crise en Chine se poursuit, les industriels français pourraient en pâtir, de quoi brider les investissements et la croissance de l'Hexagone.

Une chute de 5% des cours dans les principales places boursières… voilà comment s'est clôturée la journée de lundi, dans le sillage de la panique qui s'est emparée de la Bourse de Shanghaï. Et même si mardi, les places européennes connaissent une embellie, l'inquiétude perdure quant à la capacité de la Chine à se redresser. Et à raison puisque, si la crise dure, l'économie française pourrait être impactée.

"L'économie mondiale solide", vraiment ? Le président de la République l'a assuré lundi lors d'un déplacement à Berlin : "l'économie mondiale est suffisamment solide pour avoir des perspectives de croissance qui ne sont pas seulement liées à la situation en Chine". Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, a embrayé mardi en déclarant que la croissance française n'était "pas menacée par la crise chinoise". Croient-ils si bien dire ? Pas vraiment, puisque s'il se poursuit, l'essoufflement de l'économie chinoise pourrait finir par nous impacter.

Moins de ventes, moins d'investissements. Si la Chine présente une croissance moindre, la France y vendra plus difficilement ses produits. C'est ainsi l'assurance pour les constructeurs automobiles ou encore les groupes de luxe de l'Hexagone de voir leur ventes diminuer. Et si la crise persiste, l'inquiétude risque de freiner les investissements de certaines entreprises, partisanes de l'attente afin de voir si la Chine peut se reprendre. De quoi brider la timide reprise de la croissance en France.

Une bonne nouvelle pour les PME ? Mais pour certaines PME françaises, une Chine qui n'est plus l'usine du monde peut avoir du bon, comme l'explique Axel de Tarlé, consultant économie d'Europe 1 : "dans le textile, les jouets,  la papeterie, le petit électro-ménager, des milliers de PME françaises se sont faites laminées par la concurrence chinoise, donc, on ne va pas pleurer aujourd'hui si le 'made in China' est moins envahissant". Pour les groupes du CAC40 dont les actions ont piqué du nez lundi, ce n'est pas la même musique, admet cependant Axel de Tarlé puisqu'ils ont "des usines, des clients en Chine". "PSA fait 25% de ses ventes en Chine et LVMH, c'est 35%", précise-t-il. De quoi peut-être les pousser à se ré-orienter vers les "vieux pays industrialisés", estime-t-il.

Un appauvrissement de l'économie mondiale… La Chine avec une croissance en berne achète aussi moins de matières premières au reste du monde, ce qui fragilise des pays émergents dont la croissance est basée sur leurs ventes à Pékin. Dans le lot, la France a des clients qui, s'ils s'appauvrissent, achèteront moins à l'Hexagone.

… mais de l'essence moins chère en France. La Chine a cependant de grosses réserves pour relancer son économie. Autre point positif, puisqu'elle achète moins de pétrole, le prix de ce dernier ne cesse de reculer jusqu'à passer sous la barre des 40 dollars lundi. En France, cela signifie que les prix à la pompe vont continuer à baisser. Le gazole vient déjà d'enregistrer sa 12e semaine consécutive de baisse, il coûte en moyenne 1,1184 euro au litre, son plus bas niveau depuis janvier. 

Réécoutez la chronique d'Axel de Tarlé sur la fin du modèle chinois : 


La fin du modèle chinoispar Europe1fr

>> Au fait, qui a eu l'idée d'inventer la Bourse ? 


Qui a eu l'idée d'inventer la Bourse ? par Europe1fr