Au total, ce sont dix nouveaux paquebots qui devraient figurer sur le plan de charge des chantiers de Saint-Nazaire, pour un montant estimé à sept ou huit milliards d'euros. Ces deux milliards d'investissement prévus pour ce contrat qui concerne deux paquebots ne sont qu'un début, plus que réjouissant pour les salariés et les sous-traitants des chantiers navals de Loire-Atlantique. L'armateur MSC offre ainsi à Saint-Nazaire la plus grande série d'accords jamais enregistrée dans son histoire.
50 millions d'heure de travail
"On a quasiment dix ans de vision sur notre plan de charge", se réjouit Christophe Morel, délégué CFDT à Saint-Nazaire. "C'est du jamais vu. Quand on voit par où on est passé, il y a quelques années encore, c'est impressionnant. Ce sont des dizaines de milliers d'emplois sur dix ans. Pour un jeune embauché, se dire qu'il a dix ans de travail devant lui, ce n'est pas courant dans l'industrie. Une entreprise capable de promettre cela, ça se compte sur les doigts d'une main", poursuit le syndicaliste.
Les paquebots commandés par l'armateur italo-suisse sont innovants et moins polluants. Ce sont ces caractéristiques qui ont séduit MSC; six paquebots propulsés au gaz naturel liquéfié, ainsi que quatre bâtiments qui auront recours en partie à des voiles rigides. L'ensemble devrait représenter environ cinquante millions d'heures de travail.
"C'est la belle vie !"
Florian est contrôleur de coques métalliques. Il se réjouit de la signature de ces contrats exceptionnels. "C’est bien, ça va nous faire du travail en plus. Moi ça m’en donne jusqu’à la retraite !", affirme Florian. "On est plus en récession, en chômage partiel. Ça fait du bien. C'est la belle vie maintenant !", se réjouit le salarié, avant de conclure : "Si on nous donne du boulot c’est qu’on doit être bons !".
Parmi les 10.000 salariés et sous-traitants des chantiers, ce lundi "tout le monde a la banane", témoigne Jérôme, 23 ans de maison. Les patrons de l’armateur italo-suisse MSC ont été reçus par le ministre de l’économie Bruno le Maire et le Premier ministre Edouard Philippe, qui s'est réjouit de la signature de ces contrats, une bonne nouvelle pour l'économie du pays.