C’est un fait inédit : les groupes Casino et Carrefour se sont livrés à une bataille de communiqués dans la nuit de dimanche à lundi. Casino affirme avoir réuni son conseil d’administration pour examiner une marque d’intérêt de Carrefour, ce que nie catégoriquement ce dernier. "Il y a eu une sorte de premier rendez-vous : Casino a cru être désiré, alors que Carrefour n’en était même pas au flirt", analyse le chef du service France d’Europe 1 Emmanuel Duteil, évoquant une rencontre entre les deux PDG le 12 septembre dernier chez un tiers.
"Aucune conséquence pour le consommateur". "La rumeur courait depuis quinze jours, on s’attendait à ce que ça devienne public, c’est du business", estime pour sa part Yves Puget, directeur de la rédaction de LSA, le magazine de la grande consommation, au micro de Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. "Mais il n’y a aucune conséquence immédiate pour le consommateur, car il ne peut rien se passer avant six mois maintenant, donc on ne peut pas savoir si c’est une info ou une intox", ajoute-il. En effet, maintenant que le groupe Carrefour a démenti cette supposée offre d’achat, il ne peut rien faire sur Casino pendant le semestre à venir, en vertu du droit boursier.
125 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Alors que les deux groupes sont en difficultés financières - Casino a des dettes à éponger tandis que Carrefour doit se réinventer pour retrouver du souffle -, la fusion de ces deux mastodontes "en ferait le 2ème distributeur mondial", explique Yves Puget, avec un chiffre d’affaires de 125 milliards d’euros. "Mais une fusion c’est beaucoup de travail, donc ce n’est peut-être pas le bon moment pour Carrefour de se lancer dans un chantier compliqué", nuance Yves Puget, alors que le patron du groupe français, Alexandre Bompard, a déjà lancé un plan de transformation du groupe.
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En revanche pour Casino, dont le cours en bourse est tombé à moins de 26 euros récemment, l’opération serait bénéfique... Ce qui fait dire à Yves Puget que cette bataille de communication est avant tout une "bataille financière" : "Les deux patrons regardent leur cours en bourse avec inquiétude et veulent tous deux que ce cours remonte". En terme d'images, Casino a en tout cas marqué des points, en se targuant d’avoir suscité l’intérêt d’un concurrent.