Lundi, en raison de son indexation sur l'inflation, le montant du Smic a été revalorisé de 2,22%. Entre 2021 et 2023, le salaire minimum, désormais fixé à 1.383,08 euros net, a augmenté de plus de 10%. Résultat, le nombre de salariés rémunérés au Smic explose tout simplement parce que les autres salaires ne sont pas indexés sur l’inflation.
15% des salariés payés au salaire minimum en janvier 2022
Les rémunérations juste au-dessus du Smic ont bien augmenté depuis deux ans, avec une hausse de 6,5% environ pour les employés et les ouvriers mais dans de moindres proportions. Conséquence, une partie des travailleurs modestes est rattrapée par le salaire minimum. Un déclassement symptomatique d’une économie moribonde, selon Bertrand Martinot, économiste à l’institut Montaigne. "Notre économie tourne au ralenti et donc les salaires moyens progressent peu", souligne-t-il au micro d'Europe 1. Pour lui, indexer le Smic sur l’inflation est indispensable d’un point de vue social. En revanche, "il y a des conséquences négatives sur la distribution de salaires, et donc elle se retrouve tassée. Cela désincite à la négociation collective".
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"Quand, dans une branche professionnelle, vous avez les 3-4 premiers niveaux qui sont rattrapés par le Smic, les employeurs disent : 'ça y est les augmentations ont déjà été faites. Elles ont été décidées par l’Etat. Pour ce qui est des salaires au-dessus, on n’a pas les moyens, car la productivité et les marges ne sont pas suffisantes'", ajoute l'économiste. Au 1er janvier 2022, près de 15% des salariés français étaient payés au salaire minimum, alors qu’ils n’étaient que 12% un an plus tôt. Et ils sont sans doute encore plus nombreux aujourd’hui. Le record date de 2005, avec un employé sur 6 payé au Smic. Son montant à l’époque était de 957 euros.