Aide sociale : des associations dénoncent une "ponction" dans la caisse nationale de solidarité pour l'autonomie

Ces associations rappellent que l'argent de la CNSA est destiné à la dépendance et au handicap.
Ces associations rappellent que l'argent de la CNSA est destiné à la dépendance et au handicap. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Elles accusent le gouvernement d'avoir pris 100 millions d"euros dans la CNSA pour combler le manque à gagner des départements. 

Plusieurs responsables associatifs, membres de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), ont déploré mercredi la décision du gouvernement de "ponctionner" 100 millions d'euros dans les réserves de cet établissement public pour aider les départements en difficulté.

Pour financer le RSA. Le gouvernement avait annoncé la semaine dernière le déblocage en urgence de ces crédits pour permettre à 19 départements "sous tension financière" d'assurer jusqu'à la fin de l'année le versement des trois allocations individuelles de solidarité : le RSA (revenu minimum), l'APA (dépendance) et la PCH (handicap). Pour financer cette promesse, l'exécutif a décidé de mettre à contribution la CNSA, qui "mobilisera en ce sens sur son budget 2017 une enveloppe de 100 millions d'euros, prélevée sur ses réserves", ont indiqué la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et la secrétaire d'Etat chargée du Handicap, Sophie Cluzel, dans un communiqué diffusé mardi.

Une caisse pour la dépendance et le handicap. Cette décision a déçu plusieurs membres du conseil de la CNSA, qui l'ont fait savoir via Twitter, comme Jean-Louis Garcia, président de l'Apajh (Association pour adultes et jeunes handicapés), qui regrette que les fonds promis aux départements soient "pompés sur les fonds propres" de la Caisse.

Une pratique habituelle. La méthode n'est toutefois pas inédite : les gouvernements précédents ont régulièrement été accusés de "détourner" les ressources de la CNSA, censée répartir les crédits destinés à la dépendance et au handicap (dont l'APA et la PCH). "Nouveau gouvernement, pratiques anciennes, intolérable", dénonce Vincent Michel, président de la Fédération des aveugles de France. "Les mauvaises méthodes, sans réflexion à long terme, perdurent. Inacceptable", a également dénoncé la Fnath (Fédération nationale des accidentés du travail et des handicapés).

"Rétablir un tiers de l'ISF". Cette situation récurrente démontre qu'"il faut de nouvelles ressources pour répondre aux besoins des personnes âgées et/ou en situation de handicap", estime pour sa part Guillaume Quercy, président de l'UNA (Union nationale de l'aide, des soins et des services aux domiciles), qui "propose de rétablir un tiers de l'ISF", l'impôt de solidarité sur la fortune supprimé en grande partie par le gouvernement.