L'âge moyen des exploitants agricoles en 2016 était de 52 ans. 2:00
  • Copié
Jonathan Grelier , modifié à
Alors que le Salon de l'Agriculture s'ouvre samedi à Paris, de nombreux agriculteurs se posent la question de savoir qui reprendra leur exploitation à leur retraite. "Le défi et l'enjeu majeur, c'est celui du renouvellement des générations", confirme samedi sur Europe 1 le sociologue François Purseigle.
INTERVIEW

"L'agriculture vous tend les bras." C'est avec ce slogan que s'est ouvert le Salon de l'Agriculture samedi à Paris dans un contexte "d'agribashing", ce sentiment éprouvé par certains agriculteurs par rapport à leur relation tendue avec le reste de la population. A cela vient s'ajouter, pour beaucoup d'agriculteurs, le souci d'assurer la pérennité de leur exploitation. "Le défi et l'enjeu majeur, au-delà de l'agribashing, c'est celui de la transmission et du renouvellement des générations", confirme samedi au micro d'Europe 1 le sociologue et spécialiste des questions agricoles François Purseigle.

"90% des exploitations françaises sont de type familial"

En France métropolitaine en 2016, l’âge moyen des exploitants agricoles était ainsi de 52 ans, soit "onze ans de plus que l’ensemble des actifs ayant un emploi en France" selon l'Agreste, le service de la statistique du ministère de l'Agriculture. "90% des exploitations agricoles françaises sont de type familial. Seules 20% correspondent au modèle classique avec un papa, une maman et un fiston qui va reprendre l'exploitation", ajoute François Purseigle qui souligne également que "la plupart des exploitants agricoles français sont seuls, seuls sur leur tracteur, avec ou sans salariés."

"Un enjeu très important"

"C'est vrai, il y a un enjeu très important sur ces questions de générations agricoles. C'est-à-dire qu'on a un modèle formidable en France, qui est l'exploitation familiale. Vous avez un agriculteur près de chez vous qui peut communiquer avec vous, qui est accessible, est soit maire, soit dans les tissus associatifs. Si on perd ce niveau-là, on aura certains agriculteurs qui vont se tourner vers la vente directe vers les consommateurs et le reste du métier qui va s'industrialiser et avec qui on ne saura plus parler au quotidien", observe Jérôme Regnault, céréalier dans les Yvelines et porte-parole du collectif Ici la Terre, également invité d'Europe 1.

Environ deux tiers des agriculteurs assurent qu'ils n'ont pas de repreneur en prévision de leur départ à la retraite.