L'entreprise d'informatique LDLC va passer ses salariés aux 32h par semaine...payées 35 ! 1:20
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Jean-Luc Boujon, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Cela fait rêver... Une entreprise lyonnaise va bientôt passer aux 32 heures hebdomadaires, sur 4 jours, le tout sans diminution de salaire et avec, en plus, des embauches à la clef. Le patron estime sur Europe 1 que si ses salariés sont "heureux, ils vont être plus efficaces".
REPORTAGE

Non, vous ne rêvez pas : l'entreprise, basée dans la métropole de Lyon, s'appelle LDLC, elle vend de l'informatique en ligne, emploie 900 salariés à travers la France, et va passer ses troupes à 32 heures par semaine sur 4 jours, sans baisse de salaire. Des salariés, on l'imagine, ravis...

"L'entreprise va s'y retrouver"

"Vivement qu'on signe cet accord", s'est même exclamée la déléguée CGT lorsqu'elle a appris la nouvelle il y a quelques jours, quand Laurent de la Clergerie, PDG de LDLC, a dévoilé son projet : instaurer pour ses 900 salariés la semaine de 32 heures payée 35, le tout sur 4 jours.

"J'ai plaisanté en disant aux salariés 'je vous le garantis, je n'avais pris aucune substance illicite, j'étais dans mon état normal'", s'amuse le PDG au micro d'Europe 1, qui a pris modèle sur une expérience conduite par Microsoft au Japon.

"Je pense que je vais m'y retrouver et que l'entreprise va s'y retrouver, parce que les gens vont être heureux et vont être plus efficaces", analyse-t-il. "Si un salarié est heureux, cela s'entend. Si un salarié est heureux, il va le transmettre au client, et si le client sent que la boîte se sent bien, il sera plus à même de venir chez nous."

Bénéfices et embauches

Une manière pour ce patron de concrétiser sa philosophie du bien-être au travail; mais s'il peut le faire c'est aussi parce que LDLC se porte bien, avec des bénéfices de 16 millions cette année.

"C'est vrai que dans notre entourage, ça fait un petit peu sauter de la chaise", raconte Kévin qui, comme les autres salariés, est aux anges. "Cela montre une vraie confiance de la part des dirigeants envers les salariés, en notre autonomie à faire notre travail. Socialement, c'est vrai que c'est un gros gain pour nous."

Cerise sur le gâteau, la société devrait embaucher, pour compenser cette baisse du temps de travail, plusieurs dizaines de personnes, une situation incroyable en ces temps de crise économique.