Total : d'où viennent les profits ?

La compagnie a produit un peu moins de pétrole que l'an dernier (-1%) mais l'a vendu très cher.
La compagnie a produit un peu moins de pétrole que l'an dernier (-1%) mais l'a vendu très cher. © Reuters
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avec Carole Ferry
Le groupe pétrolier a engrangé près de 12 milliards d'euros en 2011.

Les chiffres ont de quoi donner le tournis. L'entreprise Total a engrangé l'an dernier des bénéfices astronomiques de plus de 12 milliards d'euros. Un niveau qui rapproche le géant pétrolier de ses records historiques.

Le patron du groupe, Christophe de Margerie, s'est efforcé de déminer par avance les critiques récurrentes sur ces "profits insolents", en faisant valoir sa contribution à l'économie française. Comme à l'habitude, les résultats publiés vendredi ont fait un bond de 16% sur un an du bénéfice net 2011, à 12,27 milliards d'euros. Conséquence : le chiffre d'affaires a lui aussi grimpé de 16% à 184,7 milliards d'euros.

La guerre en Libye

90% des bénéfices de Total viennent de la vente de pétrole brut. La compagnie a produit un peu moins de pétrole que l'an dernier (-1%) mais l'a vendu très cher, notamment pendant l'épisode de la guerre en Libye. Du coup, il y avait moins de pétrole sur le marché et les prix ont flambé. Le cours du baril de Brent a augmenté de 40% en un an, avec un sommet à 147 dollars cette année.

1,2 Md d'euros à l'Etat français

Les bénéfices liés aux stations essence et à la vente de carburant à la pompe sont en fait une très faible partie des bénéfices du groupe qui emploie 35.000 personnes en France. Cela représente moins d'un milliard d'euros sur les 12 milliards d'euros de bénéfices. Cela explique pourquoi Total paie peu d'impôts en France. Le PDG de Total, Christophe de Margerie a annoncé vendredi qu'il ferait un chèque de 1,2 milliard d'euros à la France dont 300 millions au titre de l'impôt sur les sociétés (IS). L'an dernier, Total n'avait pas payé d'IS car ses activités françaises étaient déficitaires.

La majorité de l'imposition de Total se fait dans les pays où la compagnie extrait sa matière brute : en Norvège notamment, la première zone d'extraction de la compagnie, où le groupe pétrolier affirme être taxé à 80%.