Taxe à 75 % : Sapin garde le cap

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Thomas Morel , modifié à
INTERVIEW E1 - "Il n'y a aucune raison de renoncer", a redit le ministre du Travail.

• "Notre orientation ne changera pas". Invité d'Europe 1 jeudi matin, Michel Sapin a confirmé que le gouvernement maintenait le cap sur la taxation des hauts revenus. Alors que, selon des informations du Figaro, le Conseil d'Etat devrait prôner une baisse du taux de 75 % à 66,66 %, le ministre du Travail a assuré qu'un texte de loi verrait bien le jour. "Dans la période actuelle, où nous devons demander des efforts à tous, il n'y a aucune raison de renoncer à demander un effort supplémentaire aux plus riches. Ce n'est pas l'ensemble des Français, pas les catégories moyennes, pas même les riches qui sont concernés, mais les plus riches des plus riches des plus riches", a-t-il argumenté.

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La baisse du taux envisagée. Cela étant, Michel Sapin a laissé la porte ouverte à des modifications, notamment sur le taux qui sera appliqué. "Evidemment, l'avis demandé au Conseil d'Etat jouera son rôle. Il ne faudrait pas avoir une deuxième fois un problème juridique", a souligné le ministre du Travail. La question du seuil confiscatoire ne manquera pas en effet d'être à nouveau soulevée par l'opposition, et une deuxième sanction par le Conseil constitutionnel serait un camouflet pour une majorité déjà accusée d'incompétence. Dans ces conditions, il semble difficile pour le gouvernement de maintenir un niveau d'imposition à 75 %...

Trois options sur la table. Quoi qu'il en soit, la question devrait être tranchée rapidement. Selon des conseillers de l'Elysées, trois pistes seraient envisagées : le passage du taux de 75 à 66,66 %, comme le préconise le Conseil d'Etat ; Un prélèvement à la source, en ponctionnant directement les entreprises qui versent de très hauts salaires ; ou bien l'abandon pur et simple du projet.

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© MAX PPP

Une question de symbole. Mais même si le taux devait baisser, pas question de faire payer plus de monde pour maintenir un niveau de recettes équivalent. "Il n'y aura pas plus de personnes concernées qu'il n'y en avait avec le dispositif précédent", a assuré Michel Sapin. Un peu plus tôt, Christian Eckert, rapporteur PS du Budget à l'Assemblée nationale, proposait de faire passer le seuil de cette taxe de un million d'euros par personne à un million d'euros par couple. Une option qui semble désormais abandonnée. "La question n'est pas combien elle rapportera. Ce n'est pas une mesure de rendement, mais bien un symbole", a défendu le ministre du Travail.